A propos de remorqueurs
Sans avion remorqueur, pas de vol à voile
Pour mettre un planeur en l'air, il
n' y a pas 36 solutions.
Soit il est "autonome" et dispose d'un moteur fixe
(SF28 dit la mobylette) ou escamotable. Tous les planeurs
équipés d'un moteur escamotable ne sont pas forcément
autonomes au décollage. La puissance du moteur peut être
insuffisante pour décoller, tout en étant suffisante pour
éviter une vache.
Soit
il dépend d'un avion remorqueur, ou d'un treuil.
Le
treuil en Castille
A Oloron il y a eu un treuil électrique, qui a montré son
potentiel lors des séjours en Castille, jusqu'à ce qu'il
tombe en rade en plein milieu d'un séjour. On est alors
revenu au bon vieux décollage derrière un avion remorqueur,
sans regrets en ce qui me concerne: le treuil ne permet pas
un convoyage dans le relief, et nécessite plus de monde au
sol qu'un avion. Il a été vendu.
On pourrait écrire toute une saga sur les remorqueurs, leur
vie leur fin.
On
a eu plusieurs rallye 180cv à Oloron.
Mike Oscar a achevé sa carrière en butant une botte de foin
en finale à St Gaudens, où je ne sais pas ce qu'il était
allé faire.
Echo Romeo son remplaçant était vieux et cher à maintenir.
Il a été vendu au profit d'un DR300 plus puissant,
immatriculé en CNRA. un dispositif qui impose moins de
contraintes d'entretient.
il a rendu service jusqu'à la découverte d'un réel
probleme, le 7
septembre 2019 et dût être retiré du service. Pendant
plusieurs mois il a fallu se contenter de Rallyes, inadaptés
au décollage de bi-places par terrain lourd. La solution
plus économique des ULM a été testée à Oloron: trop
dangereux pour le remorquage en montagne. Son remplaçant
s'est fait attendre jusqu'au printemps. Il est arrivé en
pleine crise Covid. Un Piper PA-25 Pawnee qui correspondait
bien au cahier des charges du club: puissant, bien adapté
aux bi-places en terrain lourd, pente de montée forte,
sécurisant en sous ondulatoire. Il a fallut le franciser (il
était belge, son immatriculation française fut aussi en Mike
Oscar,
clin d'œil au précédent ) former les pilotes à ce type de
machine, et former un pilote pour piloter un monoplace n'est
guère facile: pas d'instructeur à bord.
Hélas,
le 5 septembre 2021, les câbles de l'alimentation électrique
(magnétos) ont cramé en vol, passés au chalumeau par une
fuite au niveau de l'échappement. Posé dans une des prairies
d'Accous, le Pawnee a été détruit, sans dommage ni au
pilote, ni au moteur ni à l'hélice (qui ne tournait
évidemment plus depuis la panne) et eut les honneurs de la
presse.
Il
a fallut trouver un remplaçant. Ce fut long. Un DR400
"remorqueur" c'est à dire au calage d'aile et l'hélice
adaptés à ce type de travail a été débusqué sur le marché de
l'occasion, mais sa mise à niveau fut longue. A son arrivée
au club j'avais déjà décidé d'arrêter mes activités
aériennes.
Dire que les incertitudes cumulées liées au remorquage n'ont
pas pesé sur ma décision d'arrêter serait mentir : en
semaine, trouver un pilote disponible, quelqu'un pour tenir
l'aile, tenir compte de l'état de la piste construite sur
une tourbière post glaciaire, et surtout avoir un
avion en état de vol pour se faire gicler sur le relief,
sont des incertitudes qui, cumulées à celles liées à la
météo, finissent par lasser.