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Il faut un jour savoir dire Stop

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15 mars 2022


Après mûre réflexion, j'ai pris la décision de mettre fin à mes activités aériennes. Comme on ne peut exclure un retour un jour je pourrais  écrire "suspendre mon activité aérienne", mais bon. Faut pas rêver.
Ce fut d'abord l'avion l'an passé, c'est maintenant le planeur.

Ce n'est pas une décision qui se prend à la légère surtout après plus de 40 ans d'activité, plus de (ou seulement ) 2100 heures sur le carnet de vol, et pas loin de 300 récits en ligne sur le site web du club dont j'ai été membre de la fin des années 80 à 2021. De beaux souvenirs, dont la lecture a peut-être donné envie à certains de se joindre aux quelques privilégiés qui volent sur le relief. Car c'est vraiment un privilège que de savoir voyager aussi haut et aussi loin grâce à la seule énergie solaire (enfin, après avoir largué le câble)

C'est une décision, dont l'origine, comme en accidentologie, est en fait multifactorielle. Il y a une bonne part des facteurs qui sont personnels: l'un d'entre eux est l'âge, prévisible et annoncé. J'ai atteint la limite que je m'étais fixée il y a plus de 10 ans, et que je considérais réaliste. Elle se traduit par une certaine angoisse diffuse avant les journées circuitables, l'analyse des prévisions météo et l'incertitude qui va avec, l'incertitude sur la disponibilité d'un pilote remorqueur, une plus grande sensibilité à la chaleur étouffante en piste, phénomène qui empire avec l'évolution climatique, un temps de récupération plus long après un grand vol, et au final une moindre envie de voler. Il y a eu aussi tout un tas de signaux faibles qui me confirment qu'il est temps d'arrêter. Les signaux faibles, ce sont des évènements dont on ne se rend vraiment compte de l'importance qu'après un évènement grave.  Certains sont visibles du public, l'actualité mondiale vient de nous en donner un bel exemple compris par tous a posteriori,  d'autres, très personnels sont  intuitifs. On ne les formalise pas forcément et souvent trop tard. Nous avons tous en mémoire des exemples d'accidents dont plus d'un a pensé a posteriori que "ça faisait un moment que ça aurait dû arriver". En me livrant à une analyse personnelle, j'ai jugé qu'il était temps de dire stop. il fallait un évènement déclencheur, il y en a eu plusieurs. Les inconvénients personnels de cette magnifique activité devenaient plus importants que les avantages. Je les ai listés mais vous fais grâce de l'inventaire complet.  Il restera les souvenirs de plus de 2000 heures de vol sans moteur dont un bon peu sur le relief pyrénéen et une photothèque  fabuleuse pour les entretenir.


Quand le moment viendra, il vous faudra peut-être aussi vous livrer à cet exercice. D'ici là, volez bien et prudemment.


Vivien


 L'Ossau au soleil déclinant le 11 novembre 2000. l'image, jamais mise en ligne précédemment  date  d'avant l'essor du numérique et du web

ossau


La montagne est vraiment belle


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