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Chronique Castillanne 2014


 

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L'expédition Castillanne annuelle date de 1993. 21 ans déjà.

 

Souvenirs souvenirs....

 

Chaque année a eu son lot d'anecdotes et aventures. Le vol à voile Castillan, ce n'est pas toujours facile.

J'ai découvert la Castille en 1993, en 3 jours de vol à Campolara. Trois vols en double dans un Ash25 (le fameux Kilo Victor, et Jean Lavabre comme guide) avec 4200 mètres de plafond, en thermique pur, à une époque où les zones terminales de Madrid étaient moins étendues, et le trafic, sans comparaison avec ce que nous observons aujourd'hui. En trois jours on avait survolé, au départ de Campolara, El Burgo de Osma, Burgos, Valladolid,  Bejar, l'Escurial et la croix de Los Caïdos... L'Escurial et la vallée des Caïds sont inaccessibles aujourd'hui à une altitude compatible avec un retour plané sur les plateaux Castillans, et ces trois jours avaient un goût de trop peu. On est donc revenu chaque année ou presque, en assurant le convoyage aller d'un planeur dont le retour était assuré plus tard par un autre pilote, le planeur restant en séjour plus longtemps.

 

Ces convoyages n'étaient pas sans aventures, et les remorques parfois frustres, ou trop lourdes pour l'âge et ou la puissance du véhicule tracteur. Peu de voitures avaient la clim, et 40 degrés moites dans la vallée de l'Ebre, en juillet, c'est possible.

Les  anecdotes et incidents de convoyage étaient courants.

Le plus classique: panne fatale de la voiture, allant parfois jusqu'à son abandon sur place. On ne compte plus ce type d'incident. Au mieux on laissait refroidir, au pire la chaleur avait raison du joint de culasse, et il fallait trouver un autre véhicule remorqueur pour acheminer le colis.

Plus amusant, l'attelage coincé près du château de Ségovie, après avoir loupé l'épingle à cheveux près de l'aqueduc. Une marche arrière avec un twin dans les rues étroites du casco viejo à 11 heures du soir, et à 50 km de l'arrivée, ne laisse pas présager un décollage tôt le lendemain. Il n'y avait pas alors de rocade à l'est de la ville.

Moins drôle, le conducteur fatigué, fait un écart en regardant le terrain, et renverse la remorque dans le fossé à 500 mètres de l'arrivée.

Plus agaçant, l'essieu de la vieille, très vieille remorque, casse en passant un passage à niveau à Olite. Il fallut faire venir une autre remorque, le veille étant ferraillé sur place.

Plus sportif, il y a le convoyage aérien. On l'a beaucoup pratiqué à une époque pour avoir un remorqueur. Il y avait un certain suspense à Campolara, car le passage des Pyrénées bouchées en face Nord, pouvait être retardé de plusieurs jours. On attendait donc son arrivée pour voler, en fignolant à la serpe le déchardonnage du parking.

Le convoyage aéro fut tenté sans succès pour un attelage remorqueur-twin. Après quelque spirales dans un trou bleu un soir de début juillet au dessus du terrain d'Oloron, l'ensemble revint se poser. Ça ne passait pas. Plus de succès pour un retour remorqueur-pégase début août. Il faisait très chaud, et pour assurer la sécurité carburant, un ravitaillement fut organisé à Ayllon où un décollage pleine charge est possible, grâce a une longueur de piste digne d'un aéroport international. Les bidons y furent apportés en voiture.

 

Mon premier convoyage routier fut celui d'un pégase sur remorque non bâchée. On avait assemblé des housses de protection avec du tissu acheté au mètre. A Campolara, on campait, une des housses d'aile fut convertie en sac de couchage car j'avais oublié mon duvet. Les nuits furent poussiéreuses, car mon itinéraire avait emprunté 30 km de route non revêtue dans la traversée de la vallée de l'Ebre.

Depuis on a eu l'occasion de tester divers itinéraires, dont on a vu au cours des années le revêtement s'améliorer.

Le plus beau passe par le Somport, Olite, Agreda, Soria, Ségovie. On l'a souvent commencé sous la pluie et terminé sous le soleil, que l'on trouve soit à la descente du Somport, soit vers Soria.

 

La Castille en juillet: froid, fournaise, orages et grêle.

Les hauts plateaux Castillans sont à 1000 mètres d'altitude. La sécheresse y règne, pas d'inertie thermique: en une nuit on peut passer de la fournaise avec 40 degrés à la glaciaire avec péniblement 10 degrés au lever du jour. Un matin de début juillet, on a même vu du givre sur les arceaux de la tente lorsque l'on campait à Campolara. Dès que le soleil réapparaît, la chaleur revient.

En été il peut y avoir des orages spectaculaires. Dans les années 90 à Campolara, on avait une couverture météo assez approximative. Heinich qui gérait le terrain nous faisait en allemand un briefing des plus fantaisistes (Heute, blaue thermik), fondés sur les sondages de Santander (la station météo est près du phare) et Madrid Bajaras, deux points situés dans des masses d'air sans grand rapport avec celle de la Castille. Pas d'image satellite, juste le bulletin météo de la télévision, le soir au restaurant de Munopedro. Le patron surveillait, et nous appelait dès le début du bulletin.  A Campolara, on campait sous les chênes verts non loin des planeurs. Une nuit, on fut réveillé par des claquements de portières de voitures. Les voisins à l'ouïe plus fine que la nôtre avaient entendu arriver un orage non prévu. Tout le campement se précipita pour protéger les planeurs d'une grêle qui n'est jamais tombée. L'orage était terriblement électrique, et ces dames craignaient que la foudre tombe sur le chêne qui protégeait la tente du soleil dans la journée... Il n'en fut rien. Cette activité nocturne nous changea du raffut des renards fouillant dans les poubelles du camping, ou des galopades des sangliers entre les tentes. Une autre année un orage se déclencha le matin (il n'y a pas d'heure pour les orages), sur la sierra de Hierro. La confluence orageuse ne présentait pas de danger car dérivant vers l'Est, on décolla face aux éclairs (Bénédicte passagère en place avant du janus ne vit rien, et au sol, Michou Cartry pensa tout haut "houla, pourvu qu'elle n'ai rien vu"). Le vol fût de courte durée, en surveillant l'Ouest. La sierra de Hierro était blanche comme en hiver, couverte de grêlons, il y avait encore des éclairs sur la Guadarrama. On Vira Avila et on se posa avant la vague orageuse suivante de l'après midi.

Les orages sont souvent localisés en noyaux d'extension limitée, se développant au sein d'une ligne de confluence. Une fois en l'air on peut, si c'est le cas, les contourner, voire s'éloigner en utilisant le bourrelet et en attendant que le calme revienne sur le terrain. On s'y pose alors plumes sèches dans une odeur de plantes méditerranéennes exacerbée par la pluie tombée sur un sol chaud. On a ainsi souvent réussi à voler en composant avec les congestus devenus cunimbes mais parfois cela s'est terminé pour certains sur le terrain de Tordesillas dans un champ au kilomètre 100, ou à Fuentemilanos après avoir slalomé entre des masses noires zébrées d'éclairs crépitant dans la radio (voir récit de vol 2010). Un jour, la dégradation fut plus large qu'annoncée et il fallut se poser en catastrophe après avoir viré aux Gredos et couru pour rentrer  les planeurs dans leur remorque avant que la grêle ne les transforme en passoire. Après l'orage, le terrain était couvert de 5 cm d'eau qui disparurent rapidement.

 

La faune


Il y a du gibier en Castille. Certains disent avoir vu des loups. Nous on a surtout vu des renards et sangliers, mais si ces bêtes gênent le campeur la nuit, elles restent invisibles le jour. Le jour on surveille les vautours, buses et milans comme dans les Pyrénées; ici s'ajoutent les cigognes. Plus gênants peuvent être les petits reptiles et insectes. Un cricket balladeur dans le cokpit au roulage, ç'est désagréable, surtout s'il vient se coincer entre les yeux et les lunettes. Un mulot qui vous grignotte les doigts tenant le compensateur, j'ai vécu ça (et l'ai raconté). Je connais aussi deux histoires de géko à bord, dont l'une mémorable à la fin sanglante a été publiée ici sur ce site On a beau vérifier le cokpit lors de la prévol, il peut y avoir à bord un passager clandestin invisible avant le décollage. La consigne: priorité au pilotage, surtout si la bête se manifeste en phase de vol délicate.

 

Incidents de vol et autres surprises


Comme ailleurs ils existent. Je n'évoquerai pas les vaches (deux vécues en 20 ans). L'une auraient pu être évitée si on avait eu un contact radio avec le starter qui me voyait, mais j'avais le soleil dans l'oeil, assis en place arrière du janus. Je ne voyais plus la piste, mais le champ de tournesol accessible en PTU, avant le bush bordant la zone posable, oui. L'autre était inéluctable. L'entrée d'air plus frais en soirée par l'Ouest en est la cause.

Et puis il y a les vaches des autres, parfois hautes en odeur (se poser dans le lisier d'une porcherie par exemple) où crevant les records de distance, avec un posé à Burgos, ou au nord de Soria au km 220, à vol d'oiseau bien entendu.

Plus difficile à évoquer, un remorqueur allemand avec un câble à enrouleur de longueur inférieure à celle recommandée, et conséquemment une chainette plus courte que d'habitude, et un effort à faire pour larguer plus important. Tirant trop mollement la poignée jaune, j'annonce "velero libre" et ne peut visualiser que le câble est en fait toujours bien acroché. c'est la valse derrière le remorqueur, avant qu'une action violente de ma part règle l'affaire, mais le câble fouette et l'anneau qui restera dans le cokpit y fait un joli trou en me blessant à la cuisse. Attéro en douceur de peur que le câble n'ait cassé autre chose, mais non. L'issue aurait pu être pire avec destruction de la verrière par exemple. Deux jours de gelcotage (merci Jean-Pierre Cartry) sur place, en ce qu'on a baptisé l'atelier en plein air de Munopedro, et le planeur revolera. A l'époque je venais seul à Campolara. Pas un mot de l'affaire à la maison, mais le monde est petit. Six mois plus tard, Bertrand, recevant Bénédicte dans son cabinet de radiologie, lui demanda si elle n'était pas la femme de Vivien. La réponse entraina un "il nous a fait peur à Campolara cet été", suivi d'un interrogatoire serré à la maison. Vu d'en bas, la valse du pégase derrière le remorqueur était bizarre, effectivement, et on n'est jamais trahi que par les siens.... Depuis le transfert de l'activité de Campolara à Villacastin, on fait le convoyage ensemble avec Bertrand et les Bénédicte et logement commun à Villacastin. On a souvent fait l'ouverture de la saison ensemble.

La frayeur au sol lors de la PTU d'un Ash 25 qui n'a pas réussi à accrocher. Son saumon d'aile passe plus bas que le toit des voitures garées en bordure de piste, mais c'est fin un ASH, et il volait bille au centre, le bougre.

La vent arrière prolongée d'un pégase au pilote ayant loupé l'accrochage et bricolant son gps au lieu de regarder dehors. Sauvé par les hurlements du starter qui ordonne à la radio un "tu te poses" ferme et bien senti. ouf.

Le contrôle aérien assuré par un chef de piste volontaire et attentif (un vélivole qui a choisi de ne pas voler ce jour là) à Campolara, une année où avec deux remorqueurs on mettait 30 planeurs en l'air en moins d'une heure et demi, avec une seule piste en service.

 

Les posés train rentré sur les cailloux. Gros dégâts, on n'est pas sur l'herbe moussue d'Oloron. La plupart du temps, le planeur concerné était sans radio.

 

Le déclenchement de la balise de détresse pendant un roulage chaotique à Campolara. Une balise 121,5, ça arrosait bien. Impossible d'entendre quoique ce soit sur 123,5. J'annonce au remorqueur que je larguerai haut aujourd'hui, pour résoudre (ou pas) le problème au calme, plutôt que de risquer un attero d'urgence sans réception radio. Je sais que la balise est accessible en vol mais avec contorsions incompatibles avec un remorqué correct. Une fois largué, je serre a fond la bretelle gauche du harnais, desserrant la droite pour faire la contorsion nécessaire pour tuer le bip bip. Réussi! Mais les dix minutes de bip ont été semble-t-il entendus loin et il me faudra expliquer le soir par téléphone au starter de Fuentemilanos que l'incident a été intempestif en début d'après midi mais bref et résolu. J'ai appris plus tard qu'un de leurs planeurs manquait à l'appel ce soir là, d'où cette inquiétude.

 

L'atterrissage d'un pilote espagnol sur le chemin entre le mirador incendie et la clôture du terrain à Villacastin. Arrivée un peu serrée illustrant que le soir, une gouttière se forme en basse couche entre forêt au Nord et Sierra de la Cruz au sud. Un plan confortable peut devenir calamiteux. Il faut toujours arriver haut à Villacastin.

 

Les brûlures par câble au début de l'exploitation du treuil (attention aux manips de récupération du câble lorsque le parachute s'est posé loin dans le bush), ou plus rare, en attrapant le planeur par le sabot de queue pour l'aligner après un roulage la piste de Villacastin. Sur l'herbe d'Oloron, cet incident est impossible.
C'est avec ces souvenirs bons ou angoissants que l'on repart chaque année à la conquête des meilleurs thermiques d'europe occidentale.

Cette listes des aventure castillannes est loin d'être exhaustive et s'allongera sans doute avec le temps....

 

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Mais revenons au cru  2014:


samedi 12 juillet 2014


Convoyage. Le tunnel du Somport est fermé, un éboulement devant sa sortie s'est produit il y a un mois, et sur la route du Somport, aucun chantier n'est considéré "urgent". La lenteur de la réfection de la route qui s'affaissait dangereusement sous le poids des camions un peu plus bas en témoigne. Le chantier est actif du lundi au vendredi, huit heures par jour maximum. Les routiers Aragonnais sont furieux, mais il faut avouer que si on cherchait un moyen de limiter la circulation des camions sur cette route, on l'a trouvé. Au moindre incident on ferme la route et on fait les travaux lentement, ça, c'est pensé! On passe donc par le col et non le tunnel, sous la pluie. Il y fait 8 degrés à 1400 mètres.

 

somport

 

Dès la descente on retrouve le soleil, mais les nuages sont là à l'ouest de Sangüesa. On a même quelques gouttes pendant le pic nique dans le jardin de l'ermitage de Camparoso au sud d'Olite.

Caparoso

 

Le Moncayo est dans la crasse, et c'est sur le plateau Castillan que l'on trouve un ciel bleu pur, avec quelques rares cumulus balayés par un vent du Nord significatif. C'est avec une lumière limpide que se fait la fin du trajet. Bleu vert et jaune, les couleurs de la Castille en cette saison.

 

Madero

Pause au soleil au Puerto de Madero. On est sur le plateau, à la limite nord du terrain de jeu. On reverra le col (fleche rouge) dans quelques jours.

Pica

Villacastin est encore loin, 260km par la route!

 

Dimanche 13 juillet.

Montage des planeurs. Ils ne seront pas prêts pour un décollage après le déclenchement des thermiques et avant que le vent ne se lève. Le 1er remorquage donnera l'occasion de tester le confort de la piste. Pas de treuil cette semaine, on décolle donc derrière le rallye 235 CV Wisky Lima, avec Gabriel aux commandes. Contrairement aux autres années la piste est magnifiquement tondue, mais elle n'a pas été roulée après la pluie et l'action des rongeurs, taupes et autres animaux à terrier, elle est  terriblement chaotique. La piste perpendiculaire 02-20 est utilisable, ce n'était pas le cas l'an passé.

Le remorqué est terrifiant. Comme en sous ondulatoire à Oloron, mais au ras des ronces. J'avais un peu perdu l'habitude de l'essoreuse, avec ces dernières années les décollages au treuil qui vous montent à 400 mètres en moins d'une minute, trop vite pour sentir de quelquonques turbulences. Largué trop bas, je serai posé en 10 minutes, Bertrand ne faisant guère mieux. On n'insiste pas, estimant que la fatigue cumulée du voyage, de la nuit calamiteuse avec un compresseur démarrant toutes les dix minutes dans le sous sol sous mon lit, du montage et d'une re-manip au sol en plein cagnard n'est pas propice à un vol en toute sécurité. Ricardo ira, avec son ASH31 motorisé tourner à Ciudad Rodrigo, en vue du Portugal.

 

Ricardo

Ricardo en arrivée.

Villacastin, et en arrière plan, Ségovie

Villacastin

 

Lundi 14 juillet.

Le ciel bleu se pave de cumulus vers les Gredos. C'est donc de ce côté là qu'on volera, en passant un peu au sud d'Avila.

 

Avila: la surface des lots aménagés mais non construits est plus importante que celle de la ville elle même, extension Ouest bâtie dans les années 90 comprise. On visualise là une partie de la folie qui a conduit l'Espagne à la crise actuelle

Avila

 

En quatre pompes on est sur la Paramera, et on virera l'extrémité de la Sierra de Bejar. Avec un peu de rab vers l'Est où ce n'est pas génial, cela fera 306km parcourus.


 

Gredos

Les Gredos

La station de ski de Bejar. On y skie en hiver entre 2000 et 2340 mètres, et entre de grandes palissades destinées à retenir la neige soufflée par le vent.

La Covila

 

Mardi 15 juillet.

Les cumulus apparaissent avant midi sur le terrain. Ils sont beaucoup plus haut que le plafond autorisé. Ricardo décolle avec son Ash31 motorisé sans assistance. Son aile basse est en l'air en 30 mètres de roulage!, et se pose 10 minutes plus tard. Il a oublié de positionner l'antenne de compensation du vario. La piste est longue à Villacastin. On lui place l'antenne, et il re-décolle dans la foulée ("no se puede centrar"), pour ne rentrer qu'au soleil couchant, après avoir parcouru 1040 km.

Point de folle distance pour nous, mais ce sera un vol facile, avec point tournant au delà de Soria, en vue du Moncayo, en fait sur la route que nous avons prise en voiture en venant. Au point de virage on est à 220 km à vol d'oiseau de Villacastin, près de 300 par la route. On imagine un dépannage s'il fallait se vacher ici.

 
Moncayo

Sierra de Pica et Moncayo

en vol avec Bertrand

planeur

 

Les plafonds à près de 4000 mètres sont confortables pour voyager. Sur la branche Ouest, on descend sous le plafond légal (9500 pieds) pour traverser la zone plafonnée à 9500ft car au dessus transitent les arrivées commerciales sur Madrid. En suivant la forêt de Cuellar on remonte à ensuite 4200 mètres dès que la limite Ouest de la zone de Madrid est atteinte. Avec un point tournant à Medina del Campo, et un autre vers Avila, cela fera 549 km parcourus en 7h11 de vol.

 

couche

Au plafond à 4200 mètres.


Medina del Campo, ses arènes, son noeud ferroviaire et à droite la LGV Madrid La Corogne, toujours en construction...

Medina del Campo


renfe

 

 

Mercredi 16 juillet.

Les cumulus tardent. Il fait 40 degrés à la mise en place des planeurs. On décolle lorsqu'enfin des matérialisations sont visibles, mais le vent de travers se lève, et si le remorqueur n'attend pas le passage du thermique pour faire la mise de gaz, l'accélération est sportive. Au treuil, je n'aurais même pas tenté de décoller.

Une fois en l'air, les conditions sont dignes de la grande Castille.


planeur

 

On commence en thermique pur, et on rejoint les cumulus, avec parfois 20km en ligne droite sans descendre. Point de virage à peine plus loin que la veille, vers le Moncayo, où, après les pompes sèches de la forêt d'Almazan, les ascendances sont plus molles, sans doute sous l'influence de la masse d'air plus humide de la vallée de l'Ebre, dont les basses condensations sont bien visibles au nord.

 

anticlinal

Ce U est la terminaison d'un anticlinal dont la partie supérieure et le coeur sont érodés, et la partie inférieure caché sous la plaine.
Il est situé  un peu à l'Est de la sierra de Pica. Du sol on ne voit qu'un dos de baleine rayé (les strates)...

 

A la radio on entend les planeurs volant sur les Pyrénnées au départ de Luchon. Ils ont 3200m de plafond, on a 4000m.

Au retour le dernier cumulus est au km 60, mais de bonnes ascendances dans le bleu permettent de rentrer sans souci, surtout  lorsqu'elles sont balisées par un autre planeur.... 426 km parcourus.

l'Ash25 Lima Charlie, à tourné Teruel, avec un passager clandestin, un gecko. Ce gros lézard affectionne le portail que constitue le train d'atterrissage du planeur, se cache dans le fuselage, et de là, en vol, se promène, éventuellement sur les bras du pilote.

 

Jeudi 17 juillet

La fournaise est toujours allumée: 28 degrés au lever du jour. 38 seulement lors de la mise en piste, car il y a un peu de vent. On respire mais on respirera mieux en l'air. On enroule en pur dans des thermiques un peu hachés, avec le vario calé à 5 m/s. On est rapidement obligé d'accélérer pour éviter de monter au dessus du plafond autorisé. La visibilité est faible pour la Castille, et guère propice à la photo. Une couche poussiéreuse maronnasse trouble l'horizon et empêche de voir à plus de 30km. Cela s'améliore après Ayllon, ou apparaissent des cumulus, mais une écharpe de cirrus vient modérer la puissance des ascendances.

 

Mais qu'est donc cette structure situee au sud-Est d'el Barco de Osma, en bordure de Duero, que l'on prend pour un lac en contre jour mais est constituée d'un maillage parfait vert vu à la verticale?

arbresfruitiers

R: Culture intensive d'arbres fruitiers irrigués avec l'eau du Duero tout proche. L'effet "lac" en lumière rasante est due au filets qui recouvrent les arbres,

 

 

On atteind néanmoins 4000 mètres hors zones de Madrid, sur la forêt d'Almazan.  Il n'y fait même pas froid. La promenade ne dépassera pas Soría, car on redoute le vent de face au retour, surtout en thermique pur.


planeur


soria

 

Soria qui par prudence n'a pas été construite en bordure d'un Duero capricieux mais sur le plateau qui le domine. On remarque son parc situé en centre ville. Idéal pour le paseo. Et comme partout, des lots non construits en bordure de ville.

Visi crapoteuse au retour.

visi

 

En fait le retour sera aisé mais 3 heures face au soleil sans ombre aucune, avec près de 30 degrés dans le planeur lors des points les plus bas vers 2000 mètres, cela fatigue un peu, même si on fait circuler de l'air sous la verrière. En fin de vol, on atteint encore 4000 mètres hors zone à l'Ouest, dans le bleu. C'est phénoménal. A l'horizon sud on aperçoit les cirrus du lendemain.

 

500 km parcourus

 

Le gecko a continué de voler gratis sur l'Ash, mais a enfin été évacué manu militari mais vivant par une escouade de connaisseurs locaux après l'atterrissage. Il a regagné son terrier, on peut présager qu'il pourrait en sortir un jour ou l'autre pour une autre promenade aérienne.

 

Vendredi 18 juillet

Les cirrus sont là et le vent a la force et la direction annoncées par la météo. Rafales à 40km/heures  de sud donc plein travers de la piste, il faut être très très compétent ou joueur pour décoller.

On vérifie donc que les planeurs et surtout leurs remorques sont bien fixés au sol. On a déjà vu des remorques vides pivotées par le vent. Piscine et petit tour à Avila, pour charger quelques bouteilles de vin en prévision d'une soirée ibérique du club d'oenologie. On rentre par le col de la Cruz de Hierro, qui domine Villacastin. De ce col serpente une route de maintenance de la centrale éolienne qui peuple la crête. Il y en a bien une centaine, chacune porte un numéro et sa position géographique dans le système géodésique local. A vu de nez un pylône fait 45 à 50 mètres de haut, chaque pale une vingtaine de mètres de long, et fait 20 tours par minutes. J'invite ceux qui prétendent qu'une centrale éolienne est bruyante à venir constater sur place ce qu'il en est. Quant à l'esthétique, chacun peut penser ce qu'il veut, mais 100 éoliennes aux pylônes peints en bleu ciel, ça a de la gueule.... Et en tout cas est certainement moins lourd de conséquences à long terme que l'énergie nucléaire....

 

ventilateurs

 

Samedi 19 juillet

Dernier jour du séjour 2014. Le ciel est gris souris. La prévision donne des cumulus bas après les averses, mais avec un vent trop fort (en altitude comme en bas) pour espérer garder le local ou même rentrer en cas d'escapade si on ose décoller. On ira revoir Ségovie sous un ciel gris, On n'y était pas retourné depuis des années. Un parking souterrain s'est niché près de l'aqueduc. Les voitures ont disparu du paysage, ce qui est une bonne chose. De même, la plaza major est-elle devenue piétonne. On y voit des touristes faire des selfies sur fond de cathédrale assis là ou passaient les voitures il n'y a pas si longtemps. L'accès à la cathédrale est maintenant payant en dehors des heures des messes. Le casting des touristes a aussi évolué depuis ma dernière visite. Beaucoup d'espagnols, on est à une heure de train de Madrid, et un grand nombre de... chinois. Mais hors l'axe alcazar-aqueduc, les rues sont calmes. On quittera Ségovie et sa cathédrale dans les champs de blé (une image classique à faire près de l'hôpital, sur la route d'Avila) sous une pluie fine et persistante, avec 14 degrés au thermomètre.

 

Segovia

 

Le soleil ne réapparaîtra qu'en fin d'après midi avec un ciel de traîne peuplé de cunimbes éparpillés.


2014 aura tout de même été un excellent cru. 1780 bornes en 4 vols. 


 

La castille est belle

  

 

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