Pyrénées en noir et blanc
Depuis
dimanche on est en régime de sud. La mobylette a trouvé
quelque ressaut en Aspe. Hier, les St Gaudinois ont
décollé et un joli trottoir surplombait la chaine à l'Est
de l'Ossau, sur un fond bleu pétard, une splendeur, vue du
nord de Pau.
Le
pronostic pour ce mardi est moins bon, mais jouable, au
moins à l'Ouest de la vallée d'Ossau. Un détail: l'armée
française fait des manœuvres sur le piémont, et a posé un
NOTAM interdisant un secteur allant de Mauléon-Licharre à
St Pé de Bigorre sur le piémont, et s'enfonçant jusqu'à
Bedous dans le relief (zone dite R201). Motif: vol de
drône, dans le cadre de plus grandes opérations au sol. On
a essayé de limiter les dégâts potentiel sur notre
activité avec l'aide des fédérations concernées: l'armée
est informée de nos desiderata (Voler!) et a choisi comme
position de repli préparée à l'avance de nommer un
officier chargé des relations avec les usagers aériens,
dont le numéro de portable est publié avec le Notam. La
fenêtre d'activité publiée est de 10h à 13h00 TU. Seul le
drône peut voler dans la zone. C'est donc en appelant
l'officier de liaison, lundi soir, qu'on apprend que le
fenêtre d'activité sera en fait plus courte, fin du vol du
drône à 11h30.
Ce matin,
sur le terrain c'est fin à 11h30, certes, mais TU, car
l'armée quoique prête à gicler le drône, ne peut modifier
les heures... spécifiées en TU. Le drône sera posé à 12h30
précise comme annoncé (aaah les bienfaits de l'exactitude
militaire), on décollera le 1er planeur à 12h35, Bertrand
suivant 25 minutes plus tard.
Je laisse
le lecteur faire l'effort de visualiser la zone R201 sur
sa carte aéronautique préférée ( ci après
), et juger du bienfondé d'en interdire l'accès
1h30 durant pour faire voler UN moustique électrique de 2
mètres d'envergure, qui ne dépassera pas l'altitude de 600 mètres et
dont la zone d'évolution sera strictement limitée au
piémont du Mailh Arrouy, zone taboue pour un vélivole
sensé, par vent de sud. Je n'en écris pas plus pour ne pas
indisposer, sinon que ce pays marche sur la tête.
Lancement du moustique
et
zone 201 faisant l'objet du NOTAM
La
prévision météo ne me pousse pas à me faire tirer (c'est
Michel qui remorque) sur la vallée d'Aspe. Il faut tenter
l'Ouest, ce sera les Issarbes. Bien vu, car jusqu'à la
verticale de la crête des Issarbes, c'est de l'huile. La
masse d'air est stable, et pas de soleil pour déclencher
un thermique au sol. Voilà qui contraste singulièrement
avec certains vols avec branlée historique (24
décembre 2012...). On fait un tour dans
cette zone, largué, mais montée foireuse. il faut avancer,
et ça se passe non point sur la crête des issarbes, mais à
la verticale du fond de la vallée de Ste Engrâce, le
déclencheur étant la frontière, ce qui est normal par vent
faible. La suite du vol nous fera constater qu'en basse
couches, le vent est plutôt Sud-Est coté espagnol, les
ressauts classiques comme celui de Larrau étant un peu
décalés à l'Ouest. On ne pourra monter à plus de 4500
mètres, car on rentre alors dans une nébulosité limitant
la visi horizontale. Ce genre de nuage disparaitrait si le
vent était assez fort pour qu'un trou de foehn se fasse,
avec bord d'attaque marqué. Les 4500 mètres deviennent
3500, moins propices au voyage, hélas. On finira l'après
midi dans un paysage en noir et blanc, en vol plané pur à
l'Est de la vallée d'Aspe, ou c'est de l'huile très haut.
le seul trou
de foehn bien matérialisé. Sierra d'Abodi à droite, Orhy à
gauche. vue vers l'Est. au dessus ça semble soudé
Au dessus de
4500 puis 3500m la visi horizontale chute quelque peu.
Retour en
basses couches. Notez l'absence de vent sur ce secteur.
Par vent fort, il n'y aurait pas de nuage en face nord de
la Partacua (à droite de l'Ossau) ou de la Tendenera (à
gauche)
La station
de Gourette
Cela se lève
par l'Ouest. Trop tard, l'heure du couchant est proche...
En arrivée
sur Oloron, ça bourdonne d'hélicos militaires. Des petits
et un gros qui fait du portage entre la forêt piémontaise
et la base installée en lisière Nord du terrain. Les
annonces à la radio sont claires, et les hélicos nous
laissent priorité à l'attero, mais même prévenu, ça fait
bizarre de voir un gros insecte passer en radadada 100
mètres sous vos fesses lors du dernier virage...
La vie est
belle, même en noir et blanc