20 mars 2021
Auto proclamé
"agrégateur" des données météo , voire Oracle au sens
d'intermédiaire entre les divinités de Météo France et Alter et
le peuple vélivole du CVVHB, j'essaie avant chaque week-end de
deviner ce qui va se passer, et le communique aux membres du
club. Ce week-end ça donnait ceci:
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Samedi
20
mars 2021
Vent
faible
de Nord-Est au sol.
à
1500m Nord-Est
faible verticale terrain mais se renforçant en allant vers
le Nord-Ouest 50km/h à 1500m au nord d’ Orthez. Plus faible
sur l’axe Bagnères-St Gaudens
75km/h
de
Nord Est à 3000m
iso
zéro à 1000mètres. brrrr.
La
masse
d’air sera convective jusqu'à 1000m puis max 1500m après
14h00
Voler
oui,
si piste praticable.
Circuiter?
Cela
va dépendre de l’extension du couvercle qui se forme en
régime de nord sur le piémont: il gêne voire empêche la
convection sur une bande pouvant s’étendre jusqu’au nord de
l'axe Pau-Tarbes. Il pourrait être nécessaire de s’éloigner
vers le Nord pour trouver de bonnes conditions.
Le
couvre
apéro étant retardé d’une heure, et comme nous sommes encore
en heure d’hiver, on gagne un peu de temps exploitable.
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Un des modèles
montre une bande circuitable en jaune au Nord des Pyrénées.
Pas de chance, Le terrain est en dehors
C'est un grand
classique des conditions sur le piémont par situation de Nord:
la présence d'un couvercle par "blocage orographique". Un
léger effet compressif en amont du relief favorise la
condensation, et la circulation générale en basses couches
contourne la barrière pyrénéenne, ce qui n'aide pas le séchage
du sol. Le vent y est faible. Au pire cela est enfin sec
lorsque la masse d'air sera redevenue stable et non convective
(le lendemain), au mieux ça s'arrange pour le vélivole
oloronnais, mais plus tard qu'à Nogaro ou Aire.
Il fut un temps
pas si lointain où l'on prenait son mal en patience, hésitait
à décoller, et quand enfin on avait un plafond suffisant, la
couche était déjà soudée, stoppant la convection dans le
couloir entre gave de Pau et montagne, couloir considéré à
juste titre comme difficilement vachable. La présence d'espace
aérien contrôlé avec transpondeur obligatoire est venue
couronner le tableau.
Parenthèse
J'ai le
souvenir d'une situation de ce type (en juin il est vrai) où
tentant ma chance en Libelle, j'avais pour avoir fait demi
tour au lieu d'attendre au Nord, fini dans un champ de maïs
de 10 cm de haut à moins de 10 km du terrain. Pas de dégâts,
sauf l'antenne de compensation abimée lors du dépannage,
laquelle fut réparée à Oloron dans la foulée avant que ceux
qui étaient en l'air n'aient été jetés par terre par un
orage scélérat sorti du relief au dessus de la couche
convective, et masquée par elle. Ni l'amélioration possible
au Nord ni l'arrivée des orages n'étaient formellement dans
la prévi météo du jour. La grêle sur le hangar, ça fait du
bruit, et on s'en souvient. Ce serait aujourd'hui, on
n'aurait même pas mis en piste. On a vu aussi parfois la
meute décoller vers le Nord, et se retrouver vachée vers
Garlin ou Aire, à cause d'un couvercle la aussi non
prévisible à l'époque.
Fin de la
parenthèse
Ce matin, le
ciel est dégagé à Pau, mais dès que l'on passe au sud de la
ville, on se dit qu'on va monter au terrain pour rien. Les
nuages sont à 600 mètres NH, pour autant qu'on puisse en juger
en voiture. Seule la prévi météo laisse un espoir. Sans elle,
au terrain on ne mettrait même pas en piste, mais on aligne
l'Ash en constatant que des vautours spiralent, décolle vers
11h40 alors qu'un trou bleu semble confirmer la prévision au
Nord, et largue à 400 mètres sol, presque dans la couche.
L'Ash c'est fin, on passera vite du local Oloron au local
d'Uzein, en contact radio et avec code transpondeur assigné et
gagnant 50 mètres à chaque nuage. On avait le choix entre
poursuivre à l'Est ou traverser la zone pour rejoindre le Nord
annoncé meilleur. On a choisi de transiter en cheminant par la
verticale seuil 31 plutôt que par la ville, ce qui était aussi
aérologiquement possible mais pas règlementaire du tout
question altitude de survol d'une agglomération. A Uzein on a
bifurqué vers le Nord-Est, puis l'Est après TAN (un VOR, vu du
ciel, ça se voit bien). Ensuite on a continué vers l'Est
jusqu'à basculer avec le SIV de Toulouse (Pyrénées nous a
proposé de leur demander s'ils nous acceptaient, et c'était
possible).
Au
Nord-Est de Pau. On aperçoit Lasclaverie en bas de l'image
L'isle
en
Dodon
Lac
de la Gimone vers le Sud, le plafond est plus bas. A défaut de
fumées, les risées donnent une idée du vent.
On a viré à
L'isle en Dodon, et fait le retour face à un vent qui faisait
de belles risées sur le lacs. Un peu d'attente avant TBO pour
laisser descendre un commercial vers Tarbes, et ça s'est
plutôt bien passé, jusqu'à ce qu'on mette les ailes dans la
masse d'air foireuse qui entrait par le Nord Ouest, tandis que
la zone favorable dérivait vers... Uzein.
"Sierra Golf,
vos intentions ?
- raccrocher
est notre priorité".
- pas de
problème pour moi, et si vous devez vous vacher ici on gèrera
la situation".
Effet
covid.
les parkings sont vides, sauf celui des loueurs de voitures au
centre. Un avion de Hop a passé l'après midi là, un jet
d'affaires aussi.
On a raccroché
à 444m sol, dixit le gps, (le goudron noir du site a du
aider), merci au contrôleur qui sait sentir une situation
tendue et rassurer.
Ensuite on a
contourné la P4, vous savez, cette zone plafonnée à 4100 ft,
au contour en demi cercle centré sur le site Seveso de Lacq.
Pourquoi pas un cercle? mystère, la zone classée Seveso est un
rectangle lui même collé au diamètre du demi-cercle de la P4,
qui couvre les collines au sud, allez savoir pourquoi. Le contrôle nous l'a
gentiment rappelé (je m'attendais à ce qu'il le fasse) au
moment où on discutait d'un contournement par l'Ouest ou d'un
retour direct vers Oloron.
La
zone de Lacq vu de l'Ouest. On l'a contournée par l'Ouest.
Comme il y avait un peu d'attente à Oloron, on est allé tester la pente d'Escurets. La piste Sud est décollable, et accessible pour un monoplace par voie aérienne sans difficulté. Par contre au sol, on embourbe la voiture de service, et la puissance humaine est insuffisante pour sortir voiture ET planeur. Il faut donc attendre son tour pour poser sur la piste Nord l'Ash qui est lourd.
Vallée
d'Ossau.
La neige est bas, et ça ne fond pas sur les sapins de la crête
de Lazerque à 1200 mètres
La pente
donnait. On aurait pu l'astiquer jusqu'à la nuit aéronautique
en tournant à Lourdes sans difficulté aucune. Hélas couvre
apéro oblige, même retardé à 19h (18hTU), il a bien fallu se
poser. On a même fait cette image fabuleuse en arrivée:
En matière
météo, la réalisation était conforme à la prédiction de la
veille.
La montagne est belle