On ne gagne
pas à tous les coups. 2019, "printemps chat noir".
(De la
nécessité d'être disponible au bon moment pour faire de beaux
vols)
Le vol à
voile forain: une utopie?
Le vol à voile
forain est un concept qui a pris de l'ampleur ces dernières
années à Oloron. Son développement est synchrone de l'arrivée
de l'ASH25 qui n'aime pas les pistes molles. Puisque la piste
est souvent pourrie, et que la masse d'air humide est peu
convective en juillet-août sur le piémont, allons voir
ailleurs. Depuis les années 1990, on a bougé presque tous les
ans vers la Castille en juillet.
Beaucoup de clubs ou de propriétaires de machines en
font autant. Le vol à voile se pratique souvent à une heure de
route du domicile familial le week-end, et en été pourquoi ne
pas partir découvrir d'autres masses d'air et d'autres
horizons. Les vélivoles de Chérence avaient leur virée
annuelle d'été à Gap, ceux d'Oloron Campolara, puis
Villacastin, rejoints par des vélivoles bordelais toulousains
voire alpins. C'était l'assurance de voler 5 jours sur 7, avec
des conditions permettant des vols de distances peu
imaginables coté Nord des Pyrénées.
Avec le mauvais
état de la piste d'Oloron 6 mois par an (elle a été tracée sur
une tourbière post glaciaire) on a de plus en plus rêvé de
piste en dur en zone vélivolement favorable moins éloignée que
les terrains de Castille, d'autant que l'accord pour la
construction d'une zone d'accélération en dur traine (le
terrain est un patchwork cadastral de prairies gérées par la
mairie) et son financement non établi. Dans les années 80, les
anciens avaient testé la Seu de Urgel et Alp, plus récemment
la piste de Santa Cilia de Jaca lorsqu'elle fut construite.
Depuis on a pratiqué Jaca et Alp, souvent avec succès, mais
pas toujours. C'est néanmoins moins loin que la Castille.
Mai 2017 fut
extraordinaire à Alp, on y est donc retourné en 2018: fiasco
météo. On a tenté de remettre ça en 2019, re-fiasco: mai
semblait une bonne période, mais hélas, peu compatible avec
l'activité concours dense qui y était organisée. On a laissé
tomber, préférant Jaca. Seulement voilà, un déplacement de
planeurs cela ne s'improvise pas actuellement en 24 heures,
sauf si les machines sont rangées dans leur remorque, auquel
cas, voler sur le site de base nécessite montage avant et
démontage après. Il faut des bras, de la compétence, et des
dos en bon état ou une surface réglée pour l'outil homme seul.
Et puis la majorité des pilotes ayant une vie professionnelle,
il faut anticiper les congés. De plus un bon peu des membres
du club a voulu tâter cette année le concours de Rion des
Landes. C'était pour eux Rion ou Jaca. Rion fut, n'en déplaise
à Pierre, un fiasco météo. On ne peut parler de succès
vélivole si seulement 2 journées sont volables pour tous sur
une semaine de présence. Il y a bien sûr l'aventure humaine,
les rencontres, les bouffes du soir, mais le but est quand
même de voler, non? Jaca ne fut pas un fiasco: on a simplement
annulé la veille du départ. La météo était prévue foireuse et
elle le fut effectivement 6 jours sur 7. Dans le même temps,
des épreuves furent tournées pour la plupart sur des confettis
cartographiques depuis Alp, sauf une avec point tournant vers
Isaba, et points bas à faire peur à un pilote même expérimenté
sur le relief. On
s'est dit qu'on se rattraperait en juin, à Alp.
Après un
week-end de l'ascension phénoménal, l'Ash qui a tourné 1900
bornes en 3 jours dont un 700 en but fixé au départ d'Oloron,
a été mis en boite ensuite pour un départ le 8 juin vers Alp,
séjour prévu deux semaines.
Samedi 8
juin 2019
Je ne vois pas
sur les modèles de possibilité de vol assurée après le lundi
10, mais cela fait deux jours potentiels de vol tout de même,
et puis ensuite, on peut espérer que les modèles soient un peu
foireux dans leur vision à plus de 4 jours. Après tout, la
Cerdagne a un climat spécial, et ce n'est pas parce que Meteo
France voit des averses de pluie quotidiennes à Bourg-Madame
la semaine prochaine que ce ne sera pas volable. Si on fait
50% de journées de vol sur la période, ma foi, pourquoi pas?
Ne souhaitant pas plomber l'ambiance, je garde mes pensées
pour moi et on part.
A la sortie de
la quatre voies qui commence à Prat, dans l'Ariège, dans la
zone de la route tracée entre le Salat et colline, un dièdre
anormal apparait sur la roue gauche de la remorque.
Stationnement impossible, il y a du monde, la roue droite se
détache rapidement, double l'attelage vite immobilisé et finit
sa course 50 mètres plus loin dans le fossé. Il est 14 heures, et
la journée va être longue mais pas vélivole.
Comme les
emmerdes n'arrivent jamais seuls, on s'aperçoit que l'on est
en zone blanche: pas de signal téléphonique pour appeler une
dépanneuse. Il faut aller à Caumont ou au delà, pour commencer
les tractations avec l'assistance en vue d'obtenir un camion
plateau équipé pour nous sortir de ce mauvais pas. Une
patrouille de gendarmerie de passage s'arrête, constate qu'on
a les gilets fluos sur le dos et que le site est "sécurisé"
par nos triangles (à deux voitures, on en dispose de quatre) et assurera
la circulation alternée tout l'après midi.
Cela traine. La
procédure théorique d'assistance est simple. On appelle, ils
vous prennent en charge, le dépanneur se déplace et vous
rappelle en approche. Il nous est annoncé pour dans une heure.
Deux heures plus tard, pas de nouvelles. Benoît fait de
nombreux aller-retour pour rappeler l'assistance (on a pas de
liaison téléphonique sur le site de la panne). Ce n'est pas
simple, car le demi tour au retour est impossible, il faut
faire à chaque rotation 2 km de plus en direction de Toulouse
pour tourner en sécurité. Il faut que le dépannage soit fait
avec un véhicule prévu pour et l'assistance n'en trouve pas.
Lassé de l'inertie, la gendarmerie qui a une liaison
téléphonique, elle, demande à un dépanneur de venir, pendant
que Benoît négocie à 3 km de là pour avoir le camion
adapté. Il s'en suit une friction verbale avec le gendarme car
le camion mandaté par eux, venu de Seix viendra pour rien (il
a un plateau inadapté), l'autre venu de Pamiers sera efficace.
Il faudra du savoir faire, des cales, des coussins gonflables
et le compresseur qui va avec pour monter le plateau en
évitant que l'arrière de la remorque ne touche et porte au sol
au risque réel d'endommager l'ensemble, dont le planeur lui
même. C'est ensuite au pas que la remorque perchée roule
jusqu'à Antichan qui est le terrain vélivole de Saint Girons
et dont les planeurs en remorqué nous ont survolé tout l'après
midi (c'était volable). D'ailleurs depuis Oloron, le Janus a
tourné Torla et le Lak l'Aneto, dans un flux de Sud il est
vrai très turbulent, on est en juin. A 22h30, la remorque est
posée dans l'herbe à l'abri d'une haie de sapinettes, devant
le hangar historique de l'aéroclub de l'Ariège où je fis mes
débuts, et avec l'accord de son président, qui dort sur place
ce soir.
Huit heures
d'attente et de mise en œuvre, cela laisse du temps pour:
-regarder
passer les planeurs en remorquée, au dessus de nous
-se demander si
un arrêt immédiat avant que la roue parte aurait changé
quelque chose (R: non, à part la com téléphonique)
-Méditer sur la
chance relative: c'est la roue droite qui s'est détachée, la
gauche aurait causé un accident dans l'autre sens de
circulation.
-Organiser un
plan dodo pour la nuit (ce sera un bungalow datant de l'époque
UCPA)
-Imaginer la
suite du séjour, après avoir annulé la 1ere soirée à
Font-Romeu, lieu de logement prévu et réservé.
Le dynamisme de
Benoit est sans limite. "Demain, on monte le planeur, je me
fais tirer vers le pic d'Estats, et en finesse on atteint Alp
pendant que tu y amènes ma voiture qui contient les housses
auxquelles on ajoute les tréteaux de fixation. Il nous faut le
remorqueur de St Girons, le matin, ça ne vole pas." Beau plan
avec 650 km de voiturage cumulés, ne tenant pas compte des
journées portes ouvertes avec baptêmes dès le matin pour
l'aéroclub de l'Ariège. Et de fait la première journée vue
volable à Alp (et peut-être la seule) par les modèles, passée
en convoyage.
On en est là
lorsque Benoit tâte la solidité du parking pour la remorque
d'un coup de pied par terre: on entend un grand clac dans son
genou. Adieu remontage, remorqué et vol plané sur Alp.
Pour ma part,
j'ai eu tout le temps de regarder les mises à jour des
modèles: demain ce ne sera pas convectif à Alp et lundi, il y
pleut. Mon pressentiment du matin sera réalisé, en pire. Je
partais un peu en marche arrière, en me disant que j'essayais
une dernière fois, une réussite.
Au lit! on
verra au réveil.
les images
du jour:
Planeur
décollé
d'Antichan, tout proche.
Enfin
une
dépanneuse adaptée
Prêt
pour
transport
Livraison
à
Antichan
Dimanche
9 juin 2019, pentecôte.
Après un
sommeil dans une odeur de cendrier (y a des salopards qui
fument dans ces bungalows) je suis réveillé par... la pluie
sur le toit.
Oh, ce n'est
qu'une averse de grosses gouttes pleines de sable, reste de
cunimbe espagnol avorté, mais pas une bonne nouvelle, même si
le Vallier est visible et non ennuagé. Mais la douleur au
genou de Benoît est sans appel: visite aux urgence nécessaire,
cet après midi à Pau. La remorque avec planeur dedans vont rester là sur
une chandelle, on va juste noter tout ce qui est gravé sur
essieu et vasque de roue, repérer les garages et fournisseurs
de l'endroit, pour que mardi (c'est fermé lundi) il soit plus
facile d'agir.
On rentre donc
à Pau.
La webcam la
plus belle de Cerdagne car située dans son axe, montre alors
ça dans l'après midi:
une couverture
nuageuse élevée y tue toute convection en dessous. On a donc
une situation plus dégradée qu'attendue. On n'aurait
probablement pas volé.
Lundi de
Pentecôte 10 juin
Benoit a fait
les examens hier. Repos obligatoire, c'est pas le moment de
porter ne serait-ce qu'une profondeur d'ASH.
Ce matin, c'est
bouché en Cerdagne, plafond bas, mais pluie annoncée ensuite.
On n'aurait pas volé non plus.
Mardi 11 juin 2019
Meteo
pourrie. Benoit a eu un diagnostic, épanchement synovial, rien
de grave mais repos et kiné. Pour fêter ça il part avec Pierre
passer une partie de la journée à St Girons (sous une bâche de
fortune sous la pluie) pour démonter plus et trouver les
pièces... Toujours est-il qu'il devront y retourner demain.
300 km en voiture aujourd'hui. Quand on aime,on ne compte pas.
Même chose demain.
Tiens? il a neigé à Eyne-Cambre d'aze.
Mercredi 12 juin
La
réparation de la remorque avec les pièces qui vont bien est
faite. Elle est de retour le soir à Oloron avec le planeur. L'idée est de
s'occuper demain de l'autre moyeu, à l'abri sous le hangar, et
de repartir vendredi pour Alp, après une manip de planeur dans
le hangar due à des travaux de peinture. il faudra tout sortir
pour que soit faite la peinture et les rentrer ensuite. Benoit
et Pierre forcent l'admiration. Ils ont dépensé une énergie
folle, mais c'est couronné de succès.
A
Alp c'était volable, pour la 1ere fois en 4 jours, mais venté de Sud-Ouest
Jeudi 13 juin
Cumulus à
Oloron, Sud marqué. Point n'était nécessaire d'être à l'autre
bout de la chaine pour décoller. Volable circuitable et onde
possible. Evidemment à Alp la situation y est magnifique
Vendredi 14 juin
journée
non volable à Alp, la cam en atteste:
Récapitulatif
des jours circuitables
jour |
Oloron |
Alp |
|
samedi
8 |
oui |
voyage |
|
dimanche
9 |
non |
non |
|
lundi
10 |
non |
non |
|
mardi
11 |
non |
oui |
|
mercredi
12 |
oui |
oui |
|
jeudi
13 |
oui |
non |
|
vendredi
14 |
non |
non
volable mais convoyage |
|
|
|
|
3 à 2
en faveur d'Oloron pour cette première semaine.
Samedi
15,
le planeur est monté à Alp, mais n'étant disponible que
deux jours la semaine du 16 au 22, je n'y serai pas,
malgré la proposition de Pierre et Benoit.
Le
planeur est monté, il volera 530 bornes sur une
trajectoire atypique au sud du relief avec point
tournant sur la sierra de Loare, au Nord-Ouest de
Huesca. A Oloron cela reste bouché.
------------------------------------
Dimanche
16 juin
La
malédiction de Sahun
La journée
s'annonce somptueuse. Bertrand qui aurait été de la partie à
Alp si cela avait été
en mai, ronge son frein. On volera donc en Janus au départ
d'Oloron. On a un pilote remorqueur (Philippe) mais personne
pour tenir l'aile. On décollera donc aile basse après
difficulté pour verrouiller la verrière. Il y aura des traces
d'herbe sur la rallonge gauche...
Largué à
l'endroit habituel au moment où ça commence à se matérialiser,
on monte à 2800m, mais la 1ere transition vers le sud du
Visaurin est marquée par une dégueulante prolongée, prémices
de ce que sera cette journée bizarre: pompes pas faciles,
espacées et grosses dégueulantes entre.
Au sud du Visaurin, vu vers l'Est, beaux cumulus, mais on a connu plus haut et plus joufflu.
Cotiella
depuis
la Sierra de Bazibas, l'épaulement Sud-Ouest de la Suelza. La
sierra de Chia dont il sera question tout à l'heure est à
gauche de l'image
Col de
sahun, et la sierra de Chia. A gauche Casteron de Sos
est au fond de la vallée
On chemine
finalement bien, tantôt décalé au Sud des sierras, tantôt plus
près. Le trou de souris serait un détour inutile, après Sucas
on accroche avec difficulté sur l'épaulement sud de la Suelza.
Posets se négocie par le Sud, on a 3200m de plafond. On y
croise l'Ash décollé d'Alp. C'est une première. Deux planeurs
d'Oloron décollés chacun d'une extrémité du relief. Peu après,
on croise Pierre en Lak au dessus de Benasque. L'Ash tournera
à la Collarada.
Aneto, face Sud
La traversée
des Encantats se fait au plafond, mais décision est prise
d'arrêter au lac de St Maurici.
Pic
d'el Pineto, qui domine Espot. Pas de cumulus avant Andorre
dont la crête est à 35km. On est en Janus, pas en ASH. Stop.
L'équipage ne
sent pas l'aller retour vers la crête frontière Andorrane
surtout si la transition est 100% dégueulante, bien qu'il soit
encore tôt: il n'est pas 16h00 et nous sommes en juin, proche
du solstice. Mais petit cumulus pour moi signifie, à tord ou à
raison, inertie et restitution faibles en fin de journée. On
vire et on arrive cap à l'Ouest à maintenir le plafond
jusqu'au sud de l'Aneto, mais ensuite on n'est pas assez
exigeant, et le cheminement devient mauvais, très mauvais, on
tire 17 de finesse dans le bleu et sous cumulus baisus, depuis
Cerler pour arriver à 100 mètres au dessus du Col de Sahun (la
trace GPS est formelle).
Sous
la dernière pompe: en rouge ce qu'on a tenté ensuite. "Oups",
c'est le col de Sahun. La vache était donc inévitable ensuite
à Castejon sous l'extrémité du trait rouge. Les cumulus
faiblissant sur la sierra de Chia étaient-ils accrochables
bas?
Avant d'en
arriver là mon logiciel cervical me dit: "oups, si ça ne
raccroche pas immédiatement derrière, pour cause de masse
d'air morte sous 2000m tu ne repasses pas le col, et t'es
mort. C'est la vache dans la vallée de Plan, où le seul
endroit posable et horizontal est dans ma tête... le lac. Et
encore! Avec des lignes HT autour. Si on google, il y a bien
une prairie de 300 mètres de long sous le village de Plan,
mais j'en ignore la posabilité réelle (bétail). C'est hors de
question. De Sahun, une fois perdu le local de Castejon, les
champs posables d'Ainsa sont à 35-40 km selon les obstacles à
contourner.
En débriefant,
il s'avère que si passé face Ouest de la Sierra de Chía, on
aurait alors été en finesse 15 de Castejon si ça ne
raccrochait pas. On avait probablement alors le local du
terrain ULM, mais avec aucune marge pour un atterrissage en
sécurité dans cette vallée étroite où on serait arrivé vent
dans le dos très bas sur le terrain. 100 mètres plus haut, ça
laissait une marge de décision et le temps pour aller voir la
face Ouest de la Sierra de Chia sans perdre le local de
Castejon. Too bad! On a donc bagarré une heure en face Est de
la sierra de Chía, ce qui a permis de visualiser le terrain
ULM de Castejon pour s'y poser face à la brise montante, en
pestant contre ce contre-temps qui allait emmerder les
dépanneurs. L'approche est délicate, si trop court on se tue
dans le talus avant le seuil Nord, après avoir arraché les
feuilles des arbres de la rive droite. La piste est longue
pour une vache (environ 400m), trop courte pour un décollage
en remorqué.
le Janus à
Castejon. On l'a avec l'aide locale, sorti loin de la piste.
En haut ça pompe encore... Raaaaa.
On est
accueilli par le gestionnaire du terrain et son épouse qui
parle bien français. Adorables, nous demandent si on est OK,
et nous laissent en partant un melon découpé dans une
assiette, une grande bouteille d'eau de source et les clés du
vieux Toyota pour aller se restaurer en ville, L'hôtel
Pyrénéos de Castejon est une bonne adresse.
La trajectoire
du jour. En rose, le dépannage.
A Oloron,
il n'y a que Jean-Luc et Philippe pour se taper la
corvée. Comme un malheur n'arrive jamais seul, La
voiture de Bertrand gêne la sortie de la remorque du
Janus qui n'est pas dans le hangar mais dans l'atelier,
détail qui m'avait échappé au départ. Les clés sont dans
sa poche. Il leur faudra criquer et riper la voiture
pour sortir la remorque. Pour ma part j'ai laissé les
clés de ma voiture au tableau, et le crochet amovible
est en évidence dans le coffre, ouf. Il y a même une
frontale et une lampe de poche disponibles aussi dans ma
voiture.
Trois
heures de route sinueuse plus tard, Jean-Luc et Philippe
sont là, le démontage à la lueur des phares prend
presque deux heures. La fatigue est là, on a des
hésitations (ça fait longtemps que je n'ai pas mis un
Janus en boite, la dernière fois c'était ici
d'ailleurs en 2016, mais avec la cheville
esquintée, j'étais resté dans la voiture sans aider,
garantie d'avoir un chauffeur en forme pour rentrer),
une aide téléphonique de Benoit (Castejon n'est pas dans
une zone blanche) lèvera
les incertitudes.
Comme
c'est ma voiture et que finalement on a eu trois heures
de détente-attente, je me colle au volant, me gave de
Tonic et ma foi le voyage se passe bien, sans un
baillement. La Guardia civil est de sortie mais occupée
à Ainsa, de sortie mais s'ennuie à Boltaña. On se fait
donc arrêter (de loin, un gendarme ne voit pas que cette
grosse remorque n'est qu'un planeur), vérification
symbolique et débonnaire du permis de conduire et de
l'éclairage de la remorque, et "bonne route".
Le temps
de roulage Alp-Castejon est sensiblement le même qu'un
Castejon-Oloron: 3 heures. La distance est presque la
même. J'écris ça, car c'est mon 2eme dépannage de Janus
à Castejon, le 1er était au départ d'Alp, ça ne s'était
pas terminé plus tôt.
Bertrand
travaille demain. Putain je l'ai foutu dans une galère à
la con! Il va néanmoins roupiller par intermittence
pendant le trajet.
C'est pas
tout ça, après Oloron et mise de la remorque dans le
hangar, il faut rentrer à la maison. 45mn de plus pour y
être à 4h15, à l'heure où sur la route on ne voit que
des voitures de travailleurs postés dans une laiterie ou
autre usine travaillant H24.
C'est
la
pleine lune cette nuit.
Bon. j'ai
bien tenu la distance, mais on a connu des vaches moins
lointaines. Plus jamais ça!
"Dis donc
papa, cette année le vol à voile c'est chat noir pour
toi" m'ont déclaré mes filles. Pas faux.
Note: cette aventure de Sahun était encore en mémoire de Florent lété suivant, le 27 aout 2020, (récit accessible)
Lundi 17
juin
Journée
comateuse. A Alp, l'ASH fera 735 km comme prévu, tournant à
Isaba, Bouillouse et au Col de Sahun. Vu de Pau, c'était
encore plus fumant que la veille sur le relief. La balance me
dit que j'ai perdu 2kg, et j'ai des courbatures dans les
cuisses. Cela sent la déshydradation d'hier.
mardi 18
juin
Depuis Alp
l'Ash tourne à la Collarada et fait 534 km.
mercredi
19 juin
L'Ash tourne
500 bornes entre Boltaña et Fontpedrouse
jeudi 20
juin
bof
vendredi
21 juin
bof
samedi 22
juin
365 km entre
Cambre d'Aze et Urdicetou
En résumé:
Jour |
Oloron |
Alp |
samedi
15 |
non |
539
km |
dimanche16 |
350km,
vaché Castejon |
550
km |
lundi
17 |
Volable,
plafonds élevés |
735
km comme prévu |
mardi
18 |
Volable,
sud marqué. plafonds élevés |
534
km |
mercredi
19 |
se
bouchant coté français |
501
km |
jeudi
20 |
bouché
pluie |
rien |
vendredi
21 |
bouché
pluie |
non
volable |
samedi
22 |
Volable
et circuitable |
365
km |
bilan: 6 à 5
pour Alp.
Cette année,
honnêtement, mis à part le potentiel de vol évidemment plus
fort à Alp car on y décolle plus tôt, et que les remorquées y
sont plus courtes que depuis Oloron pour atteindre la masse
d'air des faces Sud, on peut se poser la question de l'intérêt
de faire des kilomètres de route pour voler, avec évidemment
les frais induits pour se loger et les aventures pneumatiques
ici comptées. D'autant que comme on l'a vu, pour maximiser les
chances de vol, il faut y passer deux semaines, familialement
et/ou professionnellement plus difficile à gérer.
Bref. On ne
gagne pas à tous les coups.