21
juin 2016
Parachutages
matinaux
à Oloron. Le
ciel est bleu pur, mais patience, ça va déclencher
Voilà
un titre qui mérite explication.
Pour accéder aux faces Sud depuis Oloron, on procède généralement suivant l'une des deux façons possibles:
La plus courante est
de suivre la crête entre Aspe et Ossau, avec un inconvénient,
cela oblige à traverser le parc naturel des Pyrénées, à une
altitude toujours inférieure à la règlementaire 1000 mètres
sol. Je devrais écrire "obligeait": depuis peu, on a eu
connaissance d'une dérogation introuvable sur le net. Elle
date de 2013, est publié sous forme d'arrêté valable un an,
qui est renouvelé chaque année. Le dernier date de 2016,
valable jusque fin avril 2017, mais je n'en ai pas une version
complète (et c'est pas faute d'avoir farfouillé). Le bon sens a
prévalu, Benoit a œuvré dans les réunions avec les autorités
pour qu'il en soit ainsi. On peut désormais suivant une
dérogation renouvelée annuellement, traverser le parc à 300
mètres sol en planeur sur des cheminements définis dans le
secteur Ossau Somport. Cela ne dérangera pas la faune, et
évitera des constats frisant le ridicule de la part de
gardiens du parc soucieux d'appliquer à la lettre un règlement
stupide, datant de 1967, bien avant que les planeurs soient
capables d'aller chercher les faces Sud et risquer la prison
en cas de vache en Espagne (les anciens de La Llagonne
racontent un dépannage épique à Llivia du temps de Franco) .
La signature CO2 des arrêtés est sans doute plus forte que
celle de notre traversée, mais je m'égare...
L'autre, par l'Ouest est
de contourner le parc, avec, si on est bas, un risque réel que
ça se termine mal, si on ne raccroche pas.
Pour
fêter la découverte de cette règlementation confidentielle...
on passe à l'Ouest, ce qui est rare, mais la météo est ainsi
faite: incontrôlable.
Mais
avant d'en arriver à traverser, il a fallu décoller
l'Albatros. La piste planeur est encore molle. On a aligné le
planeur sur la piste avion, plus tassée, moins humide et plus
longue, et ça n'est pas passé très haut en bout de piste.
Ensuite
la montée fut lente, nécessitant un 360 devant les orgues
avant de trouver la pompe de départ. J'espère que le DR300 qui
est encore en préparation dans le hangar voisin des planeurs
sera plus efficace.
On arrive trop bas sur les orgues pour
larguer
Pic d'Anie face nord. Le cheminement
vers le sud est tracé
La
suite est classique. L'axe Ansabères-Forca est un peu mou, ce
qui est souvent le cas sur cet itinéraire en début de
convection, puis face Sud du Visaurin, Collarada, Tendenera,
Mont Perdu, et la décision de basculer sur le "cheminement
Nord des faces Sud". Ce cheminement suit les crêtes
frontières, et il faut donc du plafond pour le pratiquer, le
cheminement Sud n'est aujourd'hui pas pavé de cumulus. Si on
dégage de son coté suite à un point bas, le risque de mise au
tas est élevé. L'accès au cheminement Nord se fait comme
presque toujours par col d'Anisclo. On prend son temps pour
être au maximum possible avant d'aller chercher la masse d'air
plus sèche et donc les plafonds plus hauts de la haute chaîne
sur la vallée de la Pineta.
Le parking du canyon d'Ordesa
Secus
Ensuite
c'est
donc le cheminement Nord des faces Sud, que je préfère classer
dans la haute chaîne, qui fonctionne. On suit la crête
frontière en volant coté français ou espagnol selon son tracé
qui est loin d'être une ligne droite. La vallée de Rioumajou
par exemple forme un rentrant significatif en territoire
espagnol, mais sa partie haute est bien dans la masse d'air
Sud aujourd'hui.
Le port d'Ourdissetou, au fond de la
vallée de Rioumajou, au sud de St Lary. Au fond le lac du même
nom est coté espagnol, dominé par la punta Suelza
On
admire le lac du Portillon depuis le coté sud du Seil de La
Baque, avant d'obliquer coté sud du massif d'Aneto, et de
continuer vers le lac de St Maurici.
Glacier de la Maladeta vu de l'Est
Lac et refuge d'Amitges
Au
Port de la Bonaigue une odeur entêtante issue du tapis de
fleurs jaunes de la famille des genets qui couvre la montagne
envahit le planeur. Fabuleux
Les
Lacets de la montée au port de la Bonaigue, coté Est
Pic
d'Estats
Les
conditions
vers l'Andorre semblent moins favorables et l'heure avance. On
n'ira pas en Andorre, le ciel y semble très couvert. Benoit
qui a plus l'habitude de la bête que moi, trouve par ailleurs
que le planeur monte mal, à moins que ce ne soient les pompes
qui soient carrées.
On
se contente d'un point de virage
au sud du pic d'Estats, avant de rentrer presque par le
même chemin, faisant une variante par le coté sud du massif de
Posets, histoire de tâter de la meilleure pompe du massif
pyrénéen, située à son extrémité Sud-Ouest. On terminera avec
un dernier point au delà du pic d'Orhy, avant de se laisser
doucement descendre
vers l'Orhy
Le train de Pau à Oloron en gare de Buzy
Le
coup de chaleur brutal que nous vivons après une période
anormalement froide, a provoqué une explosion d'éclosions
d'insectes: les bords d'attaque sont couverts comme jamais de
cadavres. La cause de la baisse de performance du planeur à
basse vitesse est peut-être bien là.
insectes
dégradant le profil
La
vie est belle