Onde
en atmosphère sèche
dimanche
27 décembre 2015
Les modèles météo se perfectionnent (bis). Et
la période douce de Sud se poursuit. Lundi devrait donner une
situation favorable aux 1000 bornes, mais rien n'est certain. Ce
qui l'est c'est que ce sera violent en basses couches. Dimanche
devrait être peinard, un peu comme dimanche dernier une onde se
limitant à l'Ouest de l'Anie, mais pas exploitable dès potron
minet ce qui évitera un lever trop tôt. Il y a du flottement
dans la prévision jusqu'au samedi soir, ce qui entraîne un
flottement dans la confirmation d'activité au remorqueur de
permanence que je n'arrive pas à joindre. En contemplant le
lever du jour sans matérialisation aucune je me demande si on
décollera. Et puis tout s'arrange, Christian (prévu au planning)
est là, Philippe non prévu ni appelé au secours est là aussi.
Christophe se propose d'y être si on manque de monde, et Michel
aussi... Vous n'allez pas me croire! Après des années de
pénurie, le club dispose d'un nombre de pilotes pour nous gicler
dans le ciel comme jamais il n'en a eu.
Il n'y a que deux
vélivoles candidats à l'onde et les rotations vont être
longues. 25 mn au bas mot. Ce n'est pas un temps à accrocher à
500 mètres verticale terrain, il faudra encore une fois aller
chercher le ressaut des Issarbes, car c'est à l'Ouest que ça
se passera.
C'est l'occasion
idéale pour un pilote remorqueur peu habitué à la montagne de
la découvrir sans prendre une branlée d'anthologie. Christian
pilotera le 1er vol, Philippe le second. C'est de l'huile
pratiquement jusqu'à l'arrivée dans le laminaire, qui
aujourd'hui se fait en deux fois. Une pêche aux Issarbes,
largué, -4. Vite! devant! +3 et c'est parti. Aucun balisage si
ce n'est une trace de friction marquée très très haut (évaluée
plus tard à plus de 7000m) et bien entendu pas exactement à la
verticale de la zone montante 4000 mètres plus bas. Le vent
est beaucoup plus Ouest au dessus de 4500 mètres. Il y a bien
des vautours dessous (!!) à 2800mètres soit 1200 mètres au
dessus du sol, (mais que font-ils là sinon s'amuser?), et
c'est tout.
Il faudra naviguer de mémoire de vols antérieurs et pour
Bertrand de mémoire du modèle fin d'aeroweb visualisé hier soir,
sur lequel apparaissent les ressauts: l'outil dont tout vélivole
à rêvé depuis des lustres. La modélisation numérique du terrain
(MNT), associée à celle des écoulements d'air donne un résultat
assez réaliste. La version 3D n'existe pas encore et la couleur
verte des zones en positif est mal lisible mais en défilant les
cartes par niveau, on voit fort bien le décalage vertical des
sommets de ressaut que nous avons tous observé en vol. Et en
plus le calcul sait tenir compte des modifications de direction
avec l'altitude. Fabuleux! A quand le modèle 3D couplé au
positionnement réel, avec visu tête haute en vol? Bon, je vous
l'accorde, lorsque l'on a des rotors pour baliser la route,
est-ce bien utile?... Rien n'arrêtera le progrès.... cela va
donc venir un jour ou l'autre.
snapshot du modèle maille fine "produit
expérimental " d'aeroweb. En vert isovaleurs de l'ascendance.
En rouge une partie de la trajectoire du jour. on voit bien
qu'à l'Est de la vallée d'Ossau, il n'y a pas grand chose.
De tout le vol on ne trouvera que deux zones vraiment ascendantes:
celle du départ, et le ressaut situé un peu à l'Ouest des chalets
Pedro. La branche vers l'Ouest se poursuivra ensuite en ligne
droite pendant 50 km dans un +1m continu, un ressaut qui semble se
prolonger jusqu'aux pics d'Europe que l'on aperçoit, loin à
l'Ouest, avec vue sur l'atlantique d'un coté, et le bassin de
l'Ebre de l'autre.
Le trait de côte basque et landaise
Pampelune au premier plan, le Moncayo
au loin
Navarre embrumée (lac de Villabeta, à
l'Est de Pampelune)
Demi tour au Km 100 presque sur l'autoroute de Saint Sebastien à
Pampelune, retour en finesse aux chalets Pedro, plafond de la LTA
atteint lentement, poursuite du vol vers l'Est, gamelle assumée
sur la vallée d'Aspe, cap sur le ressaut de Gourette, utile avant
d'aller plus à l'Est encore, lequel ne donne à 4300m qu'un truc
genre thermique pur que l'on enroule sans dériver, sinon un peu
vers l'Ouest, ce qui ne surprend qu'à moitié et n'augure rien de
bon plus à l'Est.
A
Gourette, l'enneigement ne s'est évidemment pas amélioré depuis
dimanche dernier. Ce ne sont pas les canons à neige qui manquent,
ni l'eau, la réserve est pleine, mais quand il fait chaud...
Liner en descente vers Toulouse. il
est très haut au dessus du plafond de la LTA
Le choix est vite fait, on repart vers l'Ouest,
ce qui avec la chute d'altitude associée avant de raccrocher aux
Issarbes, permet d'économiser l'oxygène et de réchauffer le
pilote avant une remontée au FL 190... et un dernier point au km
95, sur le même ressaut, qui s'est légèrement décalé vers le
nord avec le renforcement du vent.
Pyrénées
de profil, une image maintenant classique sur ce site
Au loin vers l'Ouest,
les pics d'Europe
Cap retour, ça crame bien sur le relief
Au retour, passage sur de nombreux feux d'écobuages pourtant
interdits pour cause de sècheresse et vent fort. Les fumées
descendent vers le fond de la vallée de St Engrâce.
Pas de photo nette, la lumière décline sérieusement, obligeant à
troquer les lunettes de soleil contre des verres normaux, et sous
3000m, retour vers la réalité du sous-ondulatoire avec de sacrés
châtaignes.
On sera posés bien avant l'heure du coucher du soleil, anticipant
la perte de luminosité due à une couverture nuageuse d'altitude
s'épaississant notablement.
La montagne est belle
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Post scriptum-1
On a mis nos vols sur la net coupe. Avec Bertrand on est 1er et
2eme sur la liste du 27 décembre. Yeeeees!. Bon d'accord, il n'y
avait que 4 pilotes classés, et les deux autres ont fait une
trentaine de bornes chacun dans une contrée lointaine. A vaincre
sans péril....
Post scriptum-2
La vue porte loin depuis le niveau 195 (près de 6000 mètres
d'altitude). Les pics d'Europe sont 250 km à l'Ouest de la
position du photographe, au delà de Santander!
Postscriptum-2
Les Saint-Gaudinois se sont rattrapés le lendemain. Le modèle
annonçait de belles choses...
... et vu d'en bas c'était impressionnant. Robert a réussi à
monter en haut du tableau "France" de la Netcoupe, grattant ses
concurrents habituels sur le fil, grâce à un vol de plus de 900
bornes. L'honneur pyrénéen est sauf... 0)
Avec
Bertrand, on ne joue pas dans la même cour, c'est sûr, mais ce
qui compte c'est de se faire plaisir sans risque, non?