De l'importance des infos en vol (suite).


 

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Alors?

 

J'ai choisi  un retour à l'identique de l'aller, donc vous ne partez pas me dépanner à Ainsa, sans remorque. C'est la bonne nouvelle.


Sommets du Luchonnais
C'est bien noir vers l'Ouest

 

Et comme envisagé, c'est le raccrochage impossible avant la traversée du massif de Néouvielle (et ce n'est pas faute d'avoir essayé, au ras de ces crêtes du Luchonnais aiguisées comme des scies à métaux). Avec 1/8 d'ensoleillement et surtout la victoire insidieuse de la masse d'air molle arrivée jusqu'à la frontière, ce n'est guère étonnant. Il faut positiver, il ne pleut pas. On va d'une tache ensoleillée à une autre en restant sur le plan de finesse "champ dans la plaine". Un raccrochage en fond de vallée sera impossible, il faut dégager avant qu'il ne soit trop tard. 2900m au sommet des remontées du Pla d'Adet, 2000m au Col d'Aspin (km 80 d'Oloron), après contournement de l'Arbizon. En route j'ai pu visualiser une couche de crasse noire potentiellement sommet d'une couche convective en plaine. Pas d'activité vélivole à Laloubère (35 km, finesse 20, faisable) pour me renseigner sur la convection réelle en plaine. J'affiche la fréquence  d'Ossun, au cas où, pour ne pas avoir à la chercher, si le dégagement vers la plaine devient LA solution, mais je coupe le son pour resté concentré. Ce sera cheminement en silence en suivant les crêtes, et enroulant chaque fois qu'il y a des vautours. Les pompes sont un peu cisaillées par un léger vent de Nord-Ouest, on ajuste au mieux les passages de crêtes et on enroule coté au soleil, car il y a du soleil. Sapé pour la haute montagne en été (pas de combarde de ski je vous rassure, mais un chandail), c'est le hammam. Et dans un hammam il faut boire. A chaque crête on remonte moins haut qu'à la précédente, et une fois le plafond atteint, on met le cap sur la crête suivante où on enroule là ou ça monte coté ensoleillé et au vent, à l'altitude où on y arrive. C'est ça le thermique pur. Pas de cumulus foireux qui fait perdre du temps avec une trajectoire zig zagante. Une pompe sur la crête à l'Ouest du Bassia, une autre en milieu de vallée de Campan, la suivante sur l'épaulement nord du Montaigu....

 

 

crete du prat du rey

Traversée de la vallée d'Argeles. ça passe.

 

 ....100 mètres de gagnés pour passer vers la crête aux vautours de Juncalas, 100 mètres de plus avant de traverser la vallée d'Argeles vers les pylônes THT du Prat du Rey (pas haut au dessus, après un -5m/s qui m'a fait raccourcir l'approche, un sujet de stress en plus), et finalement une arrivée à Oloron avec une marge confortable. Plan de finesse 53 depuis Aspin. Ce fut tout de même chaud. 310 bornes au compteur en 4 heures, pas de vache sans remorque. Les orages ont effectivement éclaté sur l'Est du relief, et vu d'en bas le coté Espagnol avait quand même un aspect crème fouettée... Pas certain d'avoir fait le bon choix. Mais le bon choix n'est-il pas de faire comme on le sent en exploitant toutes les données qu'on a en tête?

 

Epilogue: Jean m'a filé un coup de main pour rentrer le matériel, par 35°. Vers 18h45 le vent s'est franchement levé (front de brise), comme prévu. Un retour bas depuis l'Est serait alors devenu impossible face au vent. Au fait, la remorque du DI était planquée dans l'atelier d'où elle est alors facile à extraire. Aucun planeur n'est en entretien en ce moment, ça je n'y avais pas pensé...

 

Debrief:

L'examen des nombreuses photos que je prends souvent à la volée fut décevante: en plongeant coté sud assez tôt entre Aneto et Posets et surtout avant d'être sur les hauts sommets du Luchonnais j'avais toutes les chances que ça passe sans difficulté, certes avec un plafond plus bas, mais c'était certainement jouable en s'éloignant de l'axe de la chaîne, d'autant que j'étais bien placé coté Sud du val d'Aran. Bon. Facile à dire après. Mauvais choix stratégique, en l'absence d'infos nettes....

 

 

 

 

La montagne est belle



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