La piste d'Oloron va sécher. Bientôt. En attendant, les
impatients délocalisent à Santa Cilia de Jaca. Un aérodrome
proche d'Oloron à vol d'oiseau, un peu moins en voiture car il
faut se taper 120 km de route depuis Pau, et ça tournicote.
Pierre et Benoît ont volé jusqu'à épuisement vendredi et
samedi avec de l'onde de Nord et du soleil, pendant que
c'était évidemment bouché et humide coté Nord du relief.
Les aller-retour plus montage démontage ne sont pas ma tasse
de thé, d'autant qu'il me faut faire attention à ne pas faire
de levage qui casse le bonhomme. Mais voilà, le planeur est
libre dimanche, il n'y aura pas de montage démontage vu que
son retour est programmé lundi après le dernier vol, donc la
tentation est forte d'aller tâter des faces Sud, bien que cela
s'annonce en thermique pur, et le thermique pur n'est pas non
plus ma tasse de thé:
En plaine, avec une bonne masse d'air sèche, on met le cap, et
on remonte lorsque cela remonte. J'ai pratiqué ça en Castille
où les plafonds sont hauts et le relief limité. En montagne,
et surtout dans les Pyrénées c'est une autre affaire. On ne
traverse une vallée que si l'on est certain de pouvoir faire
l'aller retour si l'accrochage foire de l'autre coté ou qu'un
dégagement est possible. En faces Sud, de la Forca et même de
l'Orhy au Mont perdu, le dégagement c'est... Santa Cilia de
Jaca.
Pour un début de saison, le démarrage est sévère. Huit minutes
de rotation pour le remorqueur, mais ensuite on fait des huit
près du relief un bon moment avant qu'enfin cela déclenche
vraiment. Nombreux passages près des sapins et de leur cocons
à chenilles processionnaires, pas assez près néanmoins pour
compter les chenilles, à la recherche du coup de pied dans les
fesses qui nous enverra assez haut pour voir d'autres sapins,
de plus loin de préférence. On a décollé à 14h45 (avant, même
les vautours étaient au sol) et on arrivera tard à 2400 m sur
les épaulements Sud des sierras. De la dizaine de planeurs
décollés de Jaca, je serai le seul à m'aventurer jusqu'au
canyon d'Ordesa et encore, coté Tendenera. Le vent de Nord-Est
en haut était trop faible pour déclencher un quelconque
ressaut, il y avait même des nuages en faces sud du Pic Long,
preuve d'un calme relatif. J'ai cependant fait plusieurs
tentatives cherchant le thermique qui me pousserait à portée
d'un laminaire si cela existait... Torla, Corefablo,
Pelopin... retour à la case Yesero, c'est là qu'était LA pompe
qui montait à 2800m. Assez haut pour apercevoir pointer le pic
du midi de Bigorre au dessus de la mer de nuage au Nord, et
pour rentrer en sécurité en longeant les sierras dans un air
cristallin.
Accrochage sur le 1er
relief au nord du terrain. Il faudra plusieurs tentatives
pour atteindre le haut relief, le déclenchement fut tardif
Face sud du Visaurin
Tendenera au 1er plan. à gauche le
Vignemale, au loin au centre le pic du midi de Bigorre
Acher avec sa base rouge. En arrière
plan la crête frontière entre le pic de Pau et les pics
rouges est complètement emballée. Possible ressaut
inatteignable sous le vent de la cascade nuage.
La Navarre au soleil déclinant. Les
reliefs étant plus bas à l'Ouest de l'Anie, l'air humide
peut entrer en Espagne
Berdun, à l'Ouest de Santa Cilia
La plaine de Jaca avec au loin l'Oroel
et Santa Cilia à gauche du serpent plus clair, les travaux
de l'autovia mudejar qui reliera Pampelune à Valencia. C'est
le dernier tronçon restant à construire.