En hiver on peut avoir de bonnes
surprises
Vendredi,
les
déductions méteo donnaient ceci:
Dimanche retour du vent de sud
sur les crêtes, à l'approche d'une perturbation qui
donnera de la pluie en soirée; Il est possible que cela
donne une situation exploitable avant la
pluie au niveau des crêtes à l'Ouest de l'Anie,
mais le vent sera trop faible en altitude pour un
déclenchement ondulatoire.
Le matin
même les cartes confirment cette prévision. L'occasion
d'aller faire découvrir la montagne en DR400 à des
passagers émerveillés, peu de chances que ce soit
turbulent. L'aviation pyrénéenne est simple par vent de
sud: si vent calme, on peut faire du tourisme en avion, si
vent fort, pas question! Par contre l'option vélivole
devient possible. Les journées où les deux options sont
jouables sont rares.
A la lecture
des cartes des vents ce matin, est venu s'ajouter l'avis
du pilote qui
a fait le vol précédent. Calme en Ossau, il s'est fait
vilainement secouer plus à l'Est. Bizarrre, mais Il ne
faut jamais négliger une info, même partielle. Le pilote
me précise qu'il a eu beau descendre (oups, voilà qui
n'est pas vélivole), il a continué à se faire secouer. Interprétation:
Il y a donc du sud, méfiance. Voler haut et surtout pas en
dessous des crêtes sera la règle, et si on se fait
secouer, on abrège par égard pour les passagers. Lorsque
l'on décolle de Pau, on arrive sur le relief à une
altitude confortable, ce qui n'est évidemment pas le cas
au départ d'Oloron. Avec l'habitude on sait très vite s'il
va falloir abréger ou pas. La sortie de l'air mort se fait
d'autant plus vite que ça souffle fort, et pendant la
montée on prend soin d'observer les fumées, et
éventuellement l'apparition de nuelles de convection (il
est midi): sur le piémont les rares fumées rampent et dans
plusieurs directions! C'est une info. vent variable en
bas, faible en haut. Vent fort d'Est en bas, fort de Sud
en haut telle est la coutume. Un petit cumulus
fugace se forme derrière l'Ossau, masse d'air espagnole un
chouia convective, sa dérive semble inexistante. Au niveau
de Laruns l'avion ne monte plus (on avait 2m/s) puis monte
bien (4m/s). Cela ressemble furieusement à un ressaut, en
parfait laminaire à 1800 mètres. Petite baïonnette pour
exploiter ça, ce qui donne suffisamment d'eau sous la
quille pour avancer au Sousouéou avant de prendre le cap
Est.
On survolera
Cauterets et Luz Ardiden au niveau 100 avant de tourner
autour du pic du midi de Bigorre, sans la moindre
turbulence, (c'est bien ce qu'on cherchait, non?)
Le Pic du midi de Bigorre, et
la haute chaîne en arrière plan.
Au retour on
évitera une escadrille de vautours exploitant le thermique
déclenché sur le 1er chainon calcaire entre Lourdes et la
vallée de Ferrière (ils ont un spot vers le col d'Andorre
et au Grand
Quet, les vautours). On
apercevra une fumée d'écobuage confirmant le vent
du sud, loin à l'Ouest.
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Pierre à
Oloron, décolle sans trop y croire, mais n'aura pas besoin
d'aller à l'Ouest de l'Anie pour tenir en l'air:
"Encore une fois, j'y croyais pas trop.
Pas de signes annonciateurs.
Mais en l'air, un bon vent Sud/Ouest très
Ouest nous a permis en passant par les pentes puis le
traditionnel ressaut d'Etsaut d'aller faire un tour sur
la crête frontière.
Nous n'y avons rien trouvé qui vaille la
peine de s'y risquer.
Mais un bon 3000m en début d'année, ça ne se
refuse pas.
Le vol suivant avec
Thierry fut encore plus simple: le vent Ouest s'est
renforcé et la convection s'est arrêtée. Les pentes
sont devenues bien plus dociles. Sans la nuit, nous
serions retournés sur la frontière."