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A l'Ouest, il n'y pas d'air mort en basses couches par vent de sud.

Si l'onde n'existe pas, la cascade est bien là, et large.

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Dimanche 18 mai 2014

Après une semaine très favorable au voyage, c'est une belle journée qui s'annonce, mais avec un régime général passant au Sud. On rêve d'Espagne, considérant la masse d'air toujours meilleure en face sud. Il faut attendre d'être en l'air derrière le remorqueur pour découvrir que le Visaurin est accroché et que derrière, s'il y a du bleu cela doit être très loin. Le vent coté espagnol est de Sud-Est, avec un assèchement d'Est en Ouest, une fois n'est pas coutume. La vallée d'Aspe constitue une limite Est-Ouest. A l'Est après un démarrage rapide de la cumulification tout semble se souder. A l'Ouest c'est plutôt joli. Il y a des cumulus de part et d'autre de la crête frontière entre Anie et Orhy, avec un trou façon foehn au nord. C'est donc vers l'Ouest qu'on va virer. Pas de ressaut ressenti, mais pompes et dégueulantes sont à l'endroit habituel en système ondulatoire: Il faudra donc éviter de descendre trop bas, car la punition sera sévère: la chute inexorable, jusqu'à des altitudes loin en dessous du plan de retour vers un champ posable si on ne fait pas attention. Compensation, il n'y a pas d'air mort, le racrochage sera possible en thermodynamique mais loin au Nord, ce qui est toujours inquiétant. Donc prudence. Voilà pour la théorie. voyons la pratique:

 

arbailles

le massif des Arbailles

 

Arrêt de la 1ere branche au Km 50. Retour vers l'Est et tandis que Pierre et son Lak foncent vers la vallée de la Garonne et plus.


est

Cap à l'Est, cela paraît un peu crade sur les Pyrénées centrales.

La Pierre St Martin encore bien enneigée . On pourrait presque skier jusqu'en bas de la station

la
              pierre st martin



orgues

Les orgues de Camplong. La neige souligne le réseau de fractures du plateau calcaire.

Sesques, face Sud-Ouest, au plafond. Iriez vous voir si c'est bon en vallée d'Ossau?

sesques

 

ecobuage

Ecobuage tardif sous la crête Aspe Ossau, à l'Est de Bedous. En mai, est-ce bien légal?

Notez qu'une fois la crête atteinte, la fumée monte droit. Vent calme. En pays basques les rares fumées témoignent de vents de plus de 30km/h

 

Je m'arrête donc en Aspe, trouvant que 7/8 de Cu accrochés au relief, c'est peu de garde au sol et donc passage obligé par des cols, avec dégagement forcément en plaine au nord. Et si ça ne raccroche pas en plaine, ce qu'il ne m'est pas possible de savoir (on voit que le soleil y est rare), ce sera aller simple avec un dépannage pas sympa un dimanche soir.

 

 

Je repars donc à l'Ouest voir la mer depuis la verticale d'Aneguy, en restant collé au plafond, qui devient de plus en plus plat, avec des bord d'attaque francs façon onde mais sans onde exploitable, et zut. Depuis Arnéguy au Km 50, je suis sur le plan à condition de ne pas circuler dans une gouttière.


Arneguy
Aneguy: comme ça sans tricher: où feriez vous passer la frontière entre Espagne et France?

 

Vous avez lu le début du texte incluant la théorie "chute inexorable"; eh bien j'y ai droit depuis Arnéguy jusqu'au sud de la Madeleine, 40 bornes en négatif, avec quelques répits là où normalement ça monte (Sud des Arbailles, crête au Nord de Larrau). La cascade. Il est temps de chercher une zone posable entre Tardets et Mauléon, car les 15 km qui me séparent des champs de la sortie de la vallée d'Ossau sont imposables (ou du moins par moi considérés comme tels). J'espère un racrochage sur le relief au sud d'Arette, point de départ classique par secteur Sud. Trop loin maintenant, hélas. Avec un vent d'Est plus que probable en basses couches, les quelques prairies d'Arette ne sont même pas accessibles. Vieux réflexe, après une autre claque au Sud-Est de Tardets, je préviens les copains que je suis pénalisable d'une vache, tout en décidant d'essayer d'accrocher sur les faces Ouest entre Erretzu au Sud puis Madeleine plus au Nord, en local de zones posables. A mon arrivée sur la pente  d'Erretzu, pas très haut au-dessus de la crête le soleil l'éclaire, et accessoirement je suis devenu sourd. Décoller avec un rhume carabiné, je sais, ce n'est pas prudent surtout si ensuite on tombe de 1800 mètres en quelques minutes. Les oreilles se bouchent et il devient impossible de compenser le changement brutal de pression. La fin de vol brève ou longue se fera donc dans un quasi silence imposé.  La pente est orientée Sud-Ouest, et il n'y a pas d'air mort. Enroulage en aveugle sous un vautour, et ce sera la meilleure pompe de la journée, + 5m, avec une solide dérive, mais qu'importe, il n'y aura pas de vache ce soir, ouf.

 

Debrief:

 

1-Pourquoi avoir cheminé au nord de la frontière et sous le vent du relief? Une tentative lors de la 1ere branche s'était soldée par un échec: les cumulus coté Espagne ne donnaient rien. C'était probablement des restes de pompes générées plus loin sous la ligne noire en amont au vent, mais impossible d'y aller voir. Le couloir positif était décalé coté Français, en aval du "trou de foehn" généré par la crête frontière. Le vent était nettement Sud-Est coté Espagnol.

2-La cascade entre Anie et Arneguy coté Nord ne relève pas que de la théorie. Si ça ne peut onduler, de toutes façons, même avec des vents faibles, la masse d'air dégringole des crêtes frontières (1800-2500m) jusqu'à la plaine (300m). Un léger répit existe au niveau des Arbailles, massif calcaire  aux falaises orientées sud déclenchant le 1er ressaut si ça souffle fort, ou du thermique si soleil il y a.

3- Peut-être la chute était-elle limitable en quittant plus tôt la gouttière. il y avait des cumulus au nord des Arbailles.

Pourquoi ne l'avoir pas fait? Le cheminement aller était bon, tout simplement. Et si les cumulus au Nord  étaient morts, là pour le coup, c'était au tas.

 

Face nord du Jaout. Après le ras des ronces vers Tardets (pas de photos...) , ça fait du bien avant de se poser.
Jaout

 

Mes oreilles qui ne se sont pas débouchées en remontant vers le Jaout mettront 24 heures à se déboucher complètement.


La montagne est belle et et le vol parfois encore plus silencieux.

 

 

 

 


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