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La route du nord est fermée. Enfin presque.

 

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Telle la glace fermant les routes maritimes arctique, l'espace aérien se ferme progressivement aux planeurs décollés d'Oloron. Il ne s'agit pas d'une fermeture franche et administrative, mais de barrières vicieuses difficiles à franchir. Faire un point de virage à Agen en semaine depuis Oloron, devient impossible en ligne directe. Même avec un transpondeur. Sans, il vaut mieux oublier.

 

Tout d'abord, il faut des conditions cumulifiées sur la plaine, et une convection précoce sur le piémont. C'est rare. Oloron décolle toujours tard, et ce n'est pas seulement un problème d'organisation. le piémont y est plus humide, la convection utilisable démarre toujours en retard. Ensuite il faut traverser les zones de Pau ou Tarbes, transpondeur obligatoire. Enfin il ne faut pas se heurter aux zones de Marsan, avec,  non point une franche interdiction de traverser, mais un plafond à respecter. 4000ft par exemple, un jour ou les bases des nuages sont à 6000ft.

 

Mercredi 14 mai 2014

La journée promet d'être meilleure encore qu'annoncée. Les cumulus sont là, on est mercredi, quatre vélivoles sont  à pied d'œuvre en fin de matinée, et on a un remorqueur.

Pas de but réellement en tête. Départ cap vers l'Est, vers St Gaudens, et plus si ça se passe bien, en évitant si possible la zone de Tarbes par un passage via Lourdes ville. Cela permettra aux planeurs de rester en contact, seul DI étant équipé de transpondeur. Une fois dans la zone, DI devient muet pour les autres circuiteurs. Seulement voilà: le piémont immédiat est cumulifié certes, on y croise des parapentes, mais les pompes sont foireuses alors que plus au nord les bases sont jolies.

 

 

parapente
Parapente dur le bois du Baguet
joufflus sur la plaine de Nay

joufflus sur la plaine

 

lourdes
Lourdes

 

Point bas à Lourdes, et donc cheminement au Nord, transpondeur allumé et en contact avec le contrôle. Coupé le lien avec les copains! On n'a qu'une radio à bord. Disons le tout net, les relations avec le contrôle ont été excellentes. Mais je les trouve un peu fatigantes. Il faut rester à l'écoute évidemment, et comme ça cause beaucoup dans le poste cela gêne la concentration. Pour ne rien gâter, Pau a un problème d'antenne en ce moment, et le découpage altimétrique des zones oblige à changer plusieurs fois de fréquence et de code transpondeur: 119.6 puis 120.3, puis 128,8 puis rien (122,65 quand même pour se tenir au courant) à cause du problème d'antenne cité, puis 119,7 pour se voir infliger un plafond légal 600 mètres sous le plafond technique, puis 126,52, trois code transpondeurs différents en plus du 7000 dans l'après midi. Ouahou! Pas certain que le Paris-Pau d'Air France ait autant à titiller son sélecteur de fréquences pendant le vol...

 

Une fois entré dans la zone de Lourdes, n'ayant pas de 2ème radio à bord, j'ai donc voyagé en solitaire, enfin façon de parler. Une solitude bruyante, mais de conversations sans grande utilité pour la stratégie de vol. J'entends la contrôleuse de Pyrénées détourner un avion pour aller vérifier si la vache d'Oscar Hôtel non loin du point SE de sortie d'Uzein s'est bien passée, (ça s'est, selon la presse, bien passé à Rontignon, merci pour lui) mais il va avoir la visite des gendarmes, se vacher en TMA, difficile de le faire en catimini...

J'abandonne le piémont foireux à Lannemezan, route vers Auch face au vent.  Le contrôle me signale un planeur droit devant, avant que le flarm, puis mes yeux ne le détectent. Redondance.

 

auch
Auch

 

Ensuite enfin le calme radio un moment avant de contacter Marsan avec en tête un retour via Nogaro et Aire, comme au bon vieux temps. Accord pour le transit à... 4000 ft Max. Je décline l'offre et part en fuite cap au Sud, pour de nouveau contacter Pyrénées dès que la portée du jour le permet, car ma route, haute, va passer par TAN, endroit fréquenté par les vols commerciaux en arrivée sur Pau. Pas inutile le contact. Le contrôle retardera la descente d'un commercial pour moi, et enverra ensuite Delta Alpha, le largueur de Lasclaveries monter et descendre côté Nord. Il ne faut pas hésiter à parler dans le poste. Cela permet au contrôleur comme au pilote d'anticiper: ainsi ma route risque de passer verticale Uzein, pas une bonne idée car il peut y avoir des largages de para, mais le contrôleur sait que c'est seulement une option, quant à moi, si je peux l'éviter cela facilitera son travail.

Ce sera une presque verticale Papa Uniform puis le survol de Pau en toute légalité car très haut, un petit plaisir rare. J'ai même fait une verticale de ma maison sur le coteau au nord de la ville, photo mieux que Google!




buros
Buros
Pau centre
Pau

 

En fin de vol, si on peut se maintenir collé au plafond comme une araignée, cela évite le stress d'un raccrochage douteux en fin de journée et permet d'aller faire un point à l'ouest vers  Mauléon (pourquoi pas Biarritz, comme me demandait avec humour le contrôleur après m'avoir invité sur un ton badin à utiliser les 2500 m de piste d'Uzein plutôt qu'un champ au cas où). A l'ouest le front de brise était très bas, comme d'habitude...

 

air plus humide à l'ouest, plafond pus bas
marin

 

La plaine est belle

 

 

 

 


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