Les faces sud, ça se mérite (bis).
Vendredi
13 juillet 2007.
Avant
de larguer dès le premier bon vario, il faut bien évaluer ce
que vaut la masse d’air.
La partie la plus difficile d'un circuit en faces sud au
départ d'Oloron est le départ
Ce vendredi s’annonce joli sur la montagne. Secteur
Sud-ouest modéré, cumulus annoncés.
C’est enfin l’été. La piste est sèche, les joncs des flancs sont
tondus, restent les bosses.
La chaleur est arrivée d’un coup. Vers midi commencent à
apparaître des cumulus sur le relief, vers l’Est. On ne
décollera qu’à 13 heures, car l’apparition à l’Ouest,
c'est-à-dire accessibles pour nous est lente, très lente. En
fait rien ne se matérialise à l’Ouest de la crête entre Aspe et
Ossau.
Les cellules convectives se déclenchent en milieu de chaîne
(pour nous sur le sud du Sesques) et dérivent lentement vers le
Nord, tout en restant actifs, mais déconnectés du sol. Un
largage trop bas (enfin trop bas, c’est vite dit… disons à moins
de 2000 mètres, c’est dingue) et la montée est impossible. Il y
a des exceptions, mais méfiance. En remorqué, on traverse une
bulle peu violente sur l’Ourdinse (elle est coiffée par un
cumulus qui disparaîtra bien vite), et puis plus rien.
C’est donc à 2200 que se fait le largage dans un petit mètre,
sur le coté Laruns de la crête Aspe-Ossau.
J’arrive lentement au plafond lorsque Bertrand est sur la zone…
où il ne trouve rien de vraiment ascendant. Il lui faudra
travailler au vent du Sesques (car au Nord, c’est forcément
dégueulant) avant de pouvoir monter assez pour visiter les faces
Sud. Etienne, largué plus tard au Nord du pic d'Aran à 1500
mètres, passera 45 mn à gratter le caillou avant de trouver 2
mètres/s au niveau du Layens et pouvoir monter aux barbules. Il
en est ainsi lorsque la masse d’air stable monte haut. Seuls les
1000 mètres supérieurs sont convectifs et exploitables. Avec des
bases à 3200 mètres, ça laisse le loisir de se promener… et une
fois parti, mis à part une hésitation au niveau de la Pineta (on
continue ou pas ?) le vol est facile.
Franchir la zone climatique du Mont
Perdu
Car au sud du Mont Perdu, le plafond est toujours plus bas. Cela
oblige à partir des barbules à 200 mètres au dessus de la crête
de la Pineta, pour attraper la masse d’air centrale, qui offre
des plafonds 400 mètres plus haut. On hésite toujours, car si
les cumulus sont foireux, le retour vers la face Sud doit être
limite, et je n’aimerai pas à avoir à faire le tour par le
milieu de vallée de Bielsa, le dégagement étant vers Ainsa sans
garantie de non-casse. La communication radio avec des planeurs
venant de l’Est est alors instructive, et ça tombe bien, il y a
du monde aujourd’hui sur la montagne. Au retour l’affaire est
plus facile, car on part de plus haut. L’hésitation peut être
alors du type passer au Nord (tentant mais dégueulante assurée
sous le vent et à l’ombre du Marboré, de la brèche et du
Taillon, avec raccrochage en face ouest du Taillon) ou plonger
par le col de la Niscle vers la grisaille. C’est d’expérience
toujours cette dernière solution qui est la meilleure. Même avec
des bases continues et d’un gris souris uniforme, ça monte coté
sud, et on est vite à la Tendenera. De plus le soleil (et donc
des varios joufflus) est accessible non loin au sud du canyon
d’Ordesa, et le détour est payant.
On n'a pas traîné au retour, car sitôt posé, sitôt démonté: DI
migre pour deux semaines vers la Castille, sans moi hélas cette
année. En attendant, comme d'hab voici quelques images à
regarder avec, pour les néophytes du vol à voile pyrénéen une
bonne carte des massifs sur les genoux, pour se mettre la
géographie en tête: une carte est plus facile à déplier à la
maison que dans un cokpit, au ras des cailloux. Pour ma part,
j'en ai toujours une voire plusieurs à bord. Elle ne sortent
plus du sac depuis lurette.
la Tendenera