Exploitation de l'onde de nord, depuis Oloron
samedi
2 juin 2007
Le printemps 2007 restera dans les annales comme le plus pourri
de la décennie.
Quand il pleut la piste Planeur d’Oloron se transforme en éponge
sur 400 mètres, et la piste avion se parsème de flaques boueuses
espacées de 200 mètres. Quand il fait beau ça sèche, mais avant
que la situation ne soit roulable, il re-pleut. Un NOTAM
salvateur permet aux aéronefs basés de continuer à voler, enfin,
pour ceux qui auront réussi à décoller, et qui auront le courage
de passer au jet leur appareil au retour.
En ce samedi avec ciel de 500 dès 11 heures du matin, il y a
quoi râler ferme, même si les plafonds ne sont pas prévus haut,
et les étalements possiblement au programme.
Pas question de faire décoller un attelage remorqueur-planeur.
Reste la mobylette. On part donc avec Benoît avec en tête une
rando pyrénéenne, genre passer à Jaca boire un verre et payer
ses dettes, idée qui peut paraître saugrenue avec un ciel pavé
de cumulus en face Nord.
L’idée de faire du SF peut-être qualifiant pour un
renouvellement de licence avion n’est pas étrangère à tout cela…
mais sans se l’avouer l’un à l’autre chaque membre de l’équipage
pense à une possible situation d’onde de l’autre coté de la
frontière, car ça souffle de nord.
Le cheminement vers le Sud par vent de Nord est évidemment
différent du cheminement en planeur par situation de Sud. Au
lieu de suivre la crête entre Aspe et Ossau (accrochée à 1500
mètres) on chemine au moteur d’une pompe à l’autre via le Trône
du Roi, le Layens, la Pierre St Martin, et on passe la frontière
au même endroit que les bagnoles, pas très haut au-dessus.
De douces pompes molles coté Nord, on passe à du rotor virulent
au Sud, et 8/8 de ciel bleu, aux rotors près. Ensuite, alors
qu’on devise sur la cristallinité de la lumière, le vario passe
doucement en + laminaire. Moteur arrêté, hélice en drapeau et
c’est parti pour promener le paquebot à des altitudes inconnues
pour lui de ce coté là de la montagne.
On virera avant Posets à 5000 mètres, en constatant au passage
que le ressaut du Mont Perdu enchapoté est ce qui se fait de
plus court en longueur d’onde.
Vu d‘ici, la plaine semble bâchée à 100% derrière le pic du midi
qui dépasse de la couche. L’ATIS de Pau passe des nuages «
scattered », mais soit il y a là-bas un grand trou bleu, soit la
couche supérieure d’étalement est considérée comme invisible.
Bizarre. Un planeur en circuit vers Oloron relayé par Pyrénées
info parle de 7/8 de couverture nuageuse vers la frontière. On
descendra donc là ou le ciel est dégagé, le long de l’Ardiden et
du Viscos, pour envisager une remise du moteur sous la couche.
La remise en route du moteur n’aura pas lieu. Après le Cabaliros
et Argelès on passera le 1er chaînon au dessus des lignes à
haute tension à l'Ouest de Lourdes, pour un retour cool à la
maison, en prenant soin de toucher après la flaque principale,
située à 200 mètres du dégagement au hangar. Même pas sale la
mobylette.
La vie est belle
PS: non Pierre, en Pégase, ça ne passait pas.
PPS: image satellite vers 19h locale. Les ressauts de Nord sont
visibles sous le vent des Pyrénées et du Massif Central. Sur la
plaine, les étalements sont bien visibles, ainsi que le coin
d'air froid côtier (la brise de mer) tueur de convection à
l'Ouest, sans nuages.