9
avril 2007
Le problème de la piste boueuse d’Oloron ne date pas d’hier.
Certains anciens parlent de de roseaux sur la piste dans les
années 70. La piste a été implantée sur un plateau tourbeux
datant de la dernière glaciation. Le terrain est plat, mais lent
à sécher.
Dans les années 80 on l'a remodelée pour lui donner un bombement
facilitant l’écoulement vers des drains latéraux et centraux.
Mais l’argile se fout des écoulements. On a roulé la piste. On a
favorisé la pousse des herbes favorisant l’évapotranspiration
(des tonnes d’engrais). Le sol est toujours aussi spongieux
après de grosses pluies. Le séchage s’est peut-être amélioré,
mais pour qu’il s’améliore vraiment, il faut arrêter la pluie.
Et là cette année, après un hiver sec jusqu’au 18 mars (journée
de l’eau, coïncidence fâcheuse) il s’est mis à pleuvoir plus
qu’une pelouse moussue ne peut en évapotranspirer en une
semaine. La piste avion est pleine de flaques, les 200 premiers
mètres du QFU 25 de la piste planeur sont une rizière. Un
biplace n’y risque pas l’accident en bout de piste au décollage,
il est embourbé avant. Décoller coté avion, on y arrive. Mais
quelle galère que le nettoyage post attéro. Ce n'est plus un
remorqueur que nous avons, c’est un sous marin. Quand aux
planeurs, comme ils ne reposent que sur une roue, l’exploitant
responsable de la piste leur reproche des ornières. A l’automne
prochain il devrait y avoir de gros travaux. S’il ne pleut pas.
En ce début de stage montagne, tout le monde est dans
l’expectative. La piste est pourrie, et on hésite à remorquer
car un corps pluvieux est déjà là, sur la montagne, en train de
se dissoudre certes, mais là, à 12h30.
Décollera ? décollera pas ?
Décollera.
La mobylette, au prix d’une ornière de plus, confirme que là où
il ne pleut pas, ça monte. Derrière le nuage en destruction, il
y a du soleil, et avec une masse d’air aussi instable, le
moindre rayon arrivant au sol devrait donner du + quelquechose.
Le roulage est à lui seul un grand moment. Le planeur est aligné
devant une grande flaque, et le jeu est de décoller avant celle
qui est un peu plus loin. Avec un vent nul voir arrière c’est
loin d’être gagné. J’y suis presque arrivé. Volets sortis, hop
petit bon très doux, juste pour passer 5 centimètres au-dessus.
Et splash. Retombé dedans. Bon j’aurais essayé. C’est pas un
biplace un asw20 : le passage au dessus des arbres en bout de
piste est jugé… acceptable. On fera quand même un 360 avant
d’aller en montagne, car c’est là que ça se passe. Largué à mi
chemin entre Le 1er et le 2nd relief, ça monte instantanément et
en 3 pompes je me retrouve au plafond 2300 mètres, si si, entre
Aspe et Ossau. Joli départ. L’Espagne serait à nous si tout
n’était pas bouché au sud. Le sommet du Sesque est invisible :
Le col du Pourtalet, là bas
au fond de la vallée d’Ossau (à gauche) est dans la crasse,
bas.
On ira visiter Gourette ( où ça
monte sous le vent du Gabizos, car il y a un eu rayon de
soleil )
L’Aubisque, enneigé comme
jamais cet hiver
et puis terminé. Plus de soleil, sauf en plaine. Qu'à cela ne
tienne, on ira le chercher jusqu’à Gan. Et la mousson nous
rattrappera.
Sans vision sur un espoir d’éclaircissement au vent du congestus
j’ai préféré plonger AF sortis et assurer un retour
terrain à un posé foireux sous des trombes d’eau en milieu de
nulle part.
Et Voilà. Attente de la fin de l'averse, nettoyage,
conciliabules débouchant sur une décevante annulation du stage.
3 planeurs déplacés pour se faire mouiller sur le parking,
une dizaine de personnes déçues. Le lendemain, on aurait pu
voler (pas circuiter, non) si la piste n’avait pas été encore
plus détrempée, mais la perspective d’un biplace au tas en bout
de piste suite à une carafe remorqueur sans échapatoire pour
cause de plan de montée radada, versus une météo annoncée
crapoteuse ont eu raison du stage. Benoit va en profiter pour
bricoler les capteurs solaires sur DI, pour alimenter le
transpondeur. Cela tombe bien, le planeur est propre. On pourra
le mettre dans le salon sans tacher la moquette. L’argile ça
tache.
ps : ci-dessous, la piste.
Personne n’a osé filmer les projections de boue au décollage.
Dommage, ça avait de la gueule dans le genre Disneyland grand
splash.
pps: la dépression andalouse a dérivé vers la Castille puis le
Portugal. Cela n'a pas amélioré l'état du ciel. Hélas.
La vie est boueuse.