A propos de Vautours
En pente au Pacino
Le vautour comme le vélivole
décolle lorsque la convection démarre, ou que des effets
dynamiques lui permettent de rester en l’air. Ensuite il
travaille les ascendances comme nous (ou plutôt, on fait comme
lui). Des aller-retour sur la pente, puis si une bulle se
manifeste, mise en spirale, plafond, et transition vers une
autre zone, après avoir légèrement replié les ailes pour prendre
de la vitesse. Si ça ne marche pas, retour vers la zone de
départ ou une zone connue, et ainsi de suite. Les vautours font
leur apprentissage en double commande. Ils volent en groupe, et
le dernier du paquet est souvent un jeune, en apprentissage en
quelque sorte. Le leader du groupe, celui qui montre où est
l’ascendance peut être un planeur, je l’ai observé plus d’une
fois, suivi sur les arrêtes du Sesque par un groupe de ces
magnifiques oiseaux. La réciproque est plus souvent vraie, vu le
nombre de planeurs comparé au nombre de vautours sur la chaîne.
Il m’est arrivé plus d’une fois de voler aile dans aile en
transition avec un vautour, sans qu’il en ait eu l’air
indisposé, et même de faire plusieurs tours de spirale dans un
thermique assez large pour que nous puissions rester ensemble.
Le vautour a généralement une meilleure vitesse ascensionnelle,
car du fait de sa vitesse horizontale (30 à 50 km/h en spirale)
et du rayon de virage associé il peut rester dans le noyau le
plus rapide de l’ascendance. Le vautour doit être joueur: il n’a
aucune raison alimentaire de se laisser porter en onde à 4500
mètres d’altitude. Pourtant j’en ai déjà croisé aussi haut dans
le ressaut des Issarbes. Malheur au jeune oiseau qui se laisse
alors dériver sous le vent. Il aura du mal à rentrer et
défrayera la chronique, perché sur un balcon à Pau, ou crevant
littéralement de faim du coté de Carcassonne. Ceci étant, un
groupe d’oiseau peut s’éloigner temporairement des Pyrénées :
j’ai déjà spiralé avec trois vautours, sur le gave à Lescar, et
un jour de mai j'en ai vu au Nord de Pau, sur le coteau de
Buros, au ras des ronces.
Les
conflits potentiels entre planeurs et vautours seraient plutôt
à la saison des nids dans les aires de nidification connues
comme la falaise au vautours ou San juan de la Pena, mais les
pilotes conscients du danger évitent ces zones. Un
regroupement important d’oiseaux peut en toute saison être un
danger (pour les planeurs et pour les oiseaux): les pilotes le
savent et évitent alors de voler dans un paquet de volatiles.
Sur les Pyrénées il n’y a pas que les vautours. Les milans
volent parfois en groupe, et ce sont de bons vélivoles. Il y a
aussi quelques aigles, mais la rencontre est assez rare.
Les meilleurs observatoires en rando sont les falaises et
sommets des faces sud, le matin au début du déclenchement de
la convection. Le Pacino, près de Sallent de Gallego, ou
l’Oroel au dessus de Jaca sont de bons "spots". Après il faut
monter sur de plus hauts sommets pour les voir de près, ou
bien sortir le planeur. Observez bien leur façon de voler, et
prenez en de la graine.
en pente en face sud du
Vertice d'Anayet
la vie est belle