piémont
Parachutisme militaire et vol à voile peuvent-ils cohabiter ?


Mardi 18 mai 2004
Parachutisme militaire et vol à voile peuvent-ils cohabiter ?

Oui , mais…
Le vent est encore de secteur Est, et apporte de l’humidité méditerranéenne en basses couches comme sur les sommets où il souffle de sud-est. Les orages déjà annoncés hier ont plus de chances d’éclater aujourd’hui. Il ne serait pas raisonnable de passer en faces Sud. Au nord, les déclenchements sont prévus tardifs, car la couche d’inversion nocturne est costaude. Le long du relief semble praticable.
Trois planeurs au décollage. Damien confirme ce que l’on redoutait,  des largages de paras de Pau sont prévus à partir de 14h30. Un premier depuis le niveau 85, le reste à basse altitude. Pas de planeurs souhaités sur la zone. Tous étant à même de rester en l’air pendant l’exercice,  et en dehors de la zone de saut, on décolle en espérant qu’un congestus plus humide n’obligera personne à se poser.
Comme ça pompe bien en tour de piste, tout le monde est hors zone avant 14h30. Pour ma part je suis à Pontacq avec 2000 mètres de plafond congestifié. Au sud c’est noir, au delà de Lourdes pas mieux, tandis qu’au nord apparaissent quelques cumulus. Je passe avec Pyrénées info après avoir collationné et fait collationner aux autres pilotes le message de confirmation de l’exercice communiqué par Damien, au moment même où le Transall demande le feu vert pour partir larguer sur la zone d’Oléron (sic) ce qui semble indiquer que le pilote n’est pas un régional. Ma tentative vers le nord échoue lamentablement. Jamais vu autant de cumulus sans rien en dessous. Retour à Pontacq la queue basse avec une pensée à l’intention des copains en rassemblement à Aire. Décidément… C’est donc au sud de la nationale 117 qu’il faudra se cantonner si on veut rester en l’air. La fin de l’exercice est annoncée sur Pyrénées info, tout semble s’être bien passé, si ce n’est deux pénétrations montrant qu’un Notam n’est pas étanche : un avion léger dont on entendra le pilote du Transall décliner l’immatriculation (il n’a pas dû passer loin, l‘avion léger) et un hélico sur la vallée d’Aspe.  Je me demande si le Transall  assurait une veille et une info sur la fréquence d’Oloron, et/ou si les pénétrants savaient qu’on n’y est plus sur 123.5 mais 118,77. La démonstration qu’il n’est point nécessaire de bloquer l’activité locale pendant les exercices militaires semble cependant faite. Le danger est ailleurs.

congestus
Les congestus sont dans l’e lit du vent en altitude. Puissants sur et près du relief, ils meurent en s’en éloignant.

Navarrenx

Navarrenx


Tandis qu’il pleut sur le terrain, la situation est exploitable vers Saint Palais et Sauveterre de Béarn.

Au retour le joufflu du terrain a complètement fondu sur place, et dès que le soleil réapparaît, des pompes dignes des faces espagnoles, avec bases à 2400 mètres  se déclenchent sur le 1er relief.


Escurets et la meilleure pompe de la journée:
escuret


 Sur l’Espagne, les gros orages confirment qu’il ne valait mieux pas y aller:

congestus espagnols


Le vol se terminera après un dernier point au km 30 à l’est ,  sur le 1er chaînon

Epilogue :

Pendant qu’on slalomait avec les congestus, vu d’en bas, c’était Diên Biên Phu à Oloron.
Un des largages basse altitude s’est mal passé. Au lieu de tomber sur les 1100 * 300 mètres d’herbe,  les harnachés à casque lourd ont pour une grande partie atterri devant les hangars (non, tout de même pas sur les hangars comme dans la pub bien connue pour une voiture allemande )  où auraient pu être stationnés tous nos planeurs. Le massacre a été évité de justesse, mais le bord d’attaque d’un de nos pégase à été sérieusement endommagé (caisson défoncé sur 30 cm) par le casque d’un des paras qui a terminé quant à lui sa journée dans l’ambulance.

La cohabitation est possible, mais qui va payer les dégâts et la perte d’exploitation pour le club dont la trésorerie est difficile à maintenir en positif ? Faut-il qu’à chaque exercice on laisse les portes des hangars fermées ? Pourquoi sauter sous congestus avec vent variable en direction en plein après midi, au lieu de profiter du calme matinal ? Quid des milliers d’hectares militaires  - tels le plateau de Ger - ? Ne suffisent-ils pas à l’entraînement de nos valeureux piou-pious ? Autant de questions auxquelles on aimerait que la grande muette réponde.




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