Quand Vivien raconte....

Tour de la haute chaîne

Dimanche 19 mai, de Pentecôte, rando en famille à l’ouest de Biescas, sur les contreforts sud de la Telera. C’est fou ce qu’on y voit passer de planeurs.



Lundi 20 mai, de Pentecôte.

Alors là,  ça s’annonce fumant.
Largué 800 mètres QNH à l’entrée de la vallée d’Aspe. La masse d’air convective descend jusqu’en plaine ! plafond 2700 mètres. J’ai fait un panneau Escot-Esterri-Orhy, et suis bien décidé à faire un but fixé, pour fêter le retour du bonus à qui va là où il a dit qu’il irait.
C’est encore un régime de sud. Des cumulus partout : au sud de la chaîne, au nord, et même au milieu, mais moins joufflus, sans doute à cause de la neige. Après la photo départ j’opte d’abord pour la route nord. Les pompes sont molles. Peu confiant dans la voie centrale, j’opte pour un passage par le sud. La traversée risque d’être douloureuse, mais bon. Gamelle vers le Lurien, interruption de la chute à l’est de la venta du Pourtalet (oups). Il y a du monde à la venta. (sans doute la dernière fois avant un moment, car la route qui y mène depuis Larruns devait s’effondrer le lendemain) timide remontée sur Salient de Gallego (où on a dîné au resto en famille la veille après la rando). De là on peut théoriquement se jeter sur la face sud de la Tendenera mais la voie normale est dans le bleu. Ce sera donc au ras des cumulus, à 3000, le passage par la trouée entre Collorada et Partacua, là où on peut observer un des plus beaux chevauchements des Pyrénées, dans le Crétacé supérieur. Cela m’a permis de le voir sous un angle un peu différent de la veille (en rando, on voit moins les choses en 3D qu’en planeur).

Nappe de charriage

 Point de vue sur le coin pic nique de la veille et hop, cap à l’est ; avec des varios somptueux  (+4 voire +5): La ballade peut enfin commencer sérieusement.
2500m de plafond à Ordesa (classique) puis 3400 sur l’épaulement sud de Posets, et autant au sud de l’Aneto. Sur les Encantats, c’est plus mou, mais l’existence de joufflus sur le val d’Aran me rassure pour un retour par le Nord. Esterri est tourné comme prévu, suivi d’un raccrochage au niveau de la crête vers la frontière, puis sur Baqueira. Ça marche bien vers l’Ouest, en face Nord, mais l’attrait pour le sud, que voulez vous… En face sud du pic de la Mine ça semble joli. On doit pouvoir y plonger et ensuite faire route vers Posets. Allez, le plein avant la dégueulante, remballer la courbure pour plonger et là… +3 dans le bleu devant le nuage. Vous, je ne sais pas ce que vous auriez fait, mais moi j’ai tiré, déballé la courbure, et amorcé un huit devant le nuage, tout surpris d’être dans le laminaire, pour avancer en zérotant à 4200 mètres jusqu’à Peyresourde.  Oubliée l’option sud. D’autant que quand on vole haut, on entend les mauvaises nouvelles qui viennent de loin. Les aventures crachouillantes sur 122.5 du coté du Vigan, on s’en fout, mais quand sur 122,65 un vélivole d’Ixtassou annonce que non d’un chien, l’entrée maritime est violente et qu’il se pose darre darre, ça inquiète un peu. Pas question de traîner, en dansant avec les nuages même si la tour de Pau se veut rassurante (vent d’Est à Uzein) tout en annonçant 25 Knt et 8/8 de stratus bas sur Biarritz ("ah oui, ça rentre bien").

danse avec les nuages
 

De ressauts en ressauts, et grâce à une dernière pompe aux Issarbes (encore !) je tournerai Orhy comme prévu.
Le vent a basculé à Oloron au moment même de la fermeture des portes de hangars.

La vie est belle
 
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