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Au nord de Pau le terrain de jeu peut être limité par les zones militaires

18 septembre 2001

La méteo se présente bien. A 10 heures ciel bleu bleu bleu mais à 11 heures premières nuelles. Le seul problème : Echo Romeo, le remorqueur est à Nogaro ce matin pour ses 50 heures. Suspense : sera-t-il rentré à temps pour nous gicler ?

Midi : Gérard m'appelle de Nogaro (vive le portable) pour me dire que tout est OK et que l'avion rentre. Dans la foulée, je lance deux longues manips (runs) informatiques qui tourneront en mon absence et je me précipite au terrain. Les cumulus sont là, bien là, sauf verticale où il y a un méchant trou bleu.

Décollage, accrochage, cap sur Pau : 1900 NH au point Sierra, cela facilite la traversée, d'autant qu'il n'y plus que 1600 NH au nord.

A Nogaro Dédé écume : les militaires se sont réservés les Landes pour faire joujou, et il ne peut monter à plus de 800 mètres en local. Plus au sud c'est guère mieux : 3000 ft max pour circuiter. Ajoutez un vent de 25km/h du 290 (les fumées partent vraiment à l'horizontale dans les basses couches), un silence total sur 122.5 (Bordeaux n'a pas dû ouvrir les portes des hangars) et vous vous vous direz : d'accord, y a des pompes à 3 voire 4m/s, on est privilégiés, mais il va falloir jouer fin. Marsan confirme les infos : exercice spécial, bla bla bla. Ce sera donc cap à l'Est, sous le vent.

1er virage dans la vallée de l'Adour, en limite sud du terrain de jeu militaire (pas vu un fer à repasser coté nord, par contre y a un Belouga qui tourne à Tarbes), et cap vers un éventuel point tournant à Lanemezan, en contact avec Lourdes. Sur cette branche le plafond remontait, mais semblait inatteignable. Pompes carrées, bases filandreuses, il faudra attendre le viaduc de l'Arré-darré sur l'A64 (Echo de Tarbes) désigné sur le champ point de virage - pour raccrocher à 1200 m et refaire 1800m. A l'ouest, l'étalement sur le piémont est en cours, mais il reste de jolies bases bien noires. Je choisis donc de passer verticale de l'aéroport, ce qui inquiète le contrôleur, qui extrapole déjà ma trajectoire vers le plateau de Ger, où il y a des largages de para. Sur ce point je le rassure : "L'essentiel étant de faire un plafond là où cela pompe. Ensuite ça devrait passer en s'appuyant sur le relief, vu la force et la direction du vent". Et ça marche.

Plafond verticale terrain, au dessus d'un 737 au départ et de l'Hercule des para en arrivée. De là je me jette vers le lac de Lourdes où cela semble prometteur. Re plafond. Je quitte alors en les remerciant les contrôleurs de Tarbes, dans la zone desquels j'ai bien passé plus d'une heure. A chacun de leurs appels, réponse précise et brève ("Delta india ? ? Oui, Delta india, 5km à l'est des installations, 1500 mètres NH en spirale"). Au fait, si nos altimètres étaient aussi gradués en pieds, je crois que cela leur faciliterait les choses. J'hésite toujours à faire la conversion et m'annoncer en pieds, de peur de me tromper grossièrement, mais vu qu'on ne peut maintenir un niveau de vol, la précision n'est pas de mise, et cela faciliterait peut-être la compréhension ? Au moins pour les autres aéronefs.

Par vent de Nord Ouest et air instable, ça se bouche toujours sur le piémont. Il faut alors rechercher les faces exposées au vent, et si possible ensoleillées. Le moindre trou dans la couche et ça déclenche. Avec 1800 mètres de plafond, cela laisse de la marge d'une pompe à l'autre, d'autant que cela ne dégueule pas vraiment entre les zones favorables. Lourdes Oloron en deux spirales, c'est possible. Une avant de traverser la vallée de Ferrière, l'autre au Rey. Plus à l'Ouest cela repartait entre Aramits et le terrain, avec une jolie rue de nuages vers le Nord-Ouest, qui m'a permis de faire un dernier point à Laas, sur le labyrinthus, à 33 km du terrain.

Bilan :

- plafonds 1600 à 1900 mètres NH Vz max 4m moyen 1.5 à 2m/s, vent 15 à 25 km/h d'ouest à Nord ouest. Point le plus bas 1100 m NH. C'est la branche sur l'est de la vallée de l'Adour (pourtant vent de travers, pas vent de face), et ensuite jusqu'à Tarbes (là, vent de face), qui s'est révélée la plus délicate.

- 222 km, rien de bien exceptionnel finalement, vu les conditions : mais l'essentiel est-il de faire des kilomètres à tout prix, ou de se faire plaisir sans se faire peur, et de surtout rentrer au terrain sans faire appel à une équipe de dépannage, introuvable en semaine ?

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